L’annonce faite par Donald Trump, le 19 décembre, du retrait prochain des troupes américaines de Syrie, constitue, sans aucun doute, l’événement le plus important de la fin de l’année 2018.
D’abord, c’est reconnaître la défaite de l’offensive menée depuis huit ans par son pays, avec la coalition internationale, pour provoquer la chute de Bachar el-Assad.
Plus encore, cette défaite pourrait enterrer l’ambition de créer un Empire américain, endossée à la chute du mur de Berlin par les gouvernements de George H.W. Bush et de ses successeurs. L’histoire dira peut-être que c’est là, en Syrie, que la Russie, soutenue par la Chine et d’autres nations, a stoppé net la marche d’un nouvel empire américain cherchant à s’ériger en puissance unipolaire. La porte serait alors ouverte à un monde où la géopolitique ne fera plus la loi.
Malgré toutes ses limites, Donald Trump a eu le discernement de vouloir mettre fin à ces guerres ignominieuses et de ramener les « boys » à la maison pour tenter de reconstruire une autre Amérique.
Dans des propos tenus récemment en Irak et lors d’une réunion télévisée de son cabinet le 2 janvier, Trump revint sur les thèmes favoris de sa campagne présidentielle :
Les Etats-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde. (…) Nous devons rapatrier nos troupes déployées dans ces guerres sans fin. (…) La Syrie ? Elle est perdue depuis longtemps. De plus, ce n’est plus que sable et mort.
L’Afghanistan ?
Pourquoi sommes-nous là-bas, à 6000 km de notre pays ? Pourquoi la Russie n’y est-elle pas, ni l’Inde, ni le Pakistan ? (…) J’ai donné à nos généraux tout l’argent qu’ils voulaient. Ils n’ont pas fait du bon boulot en Afghanistan. Cela fait19 ans qu’ils s’y battent !
Les néocons contre-attaquent
Y parviendra-t-il ?…