C’est le cri d’alarme lancé dans un entretien publié le 23 octobre par Le Point, de Christian Buchet, directeur du Centre d’études de la mer de l’Institut catholique de Paris.
Auteur de La Grande Histoire vue de la mer aux éditions du Cherche Midi, Christian Buchet est un des meilleurs experts maritimes en France et en campagne depuis des années pour démontrer que la mer est l’avenir économique de la France. Extraits.
Le Point : Avez-vous le sentiment de prêcher dans le désert ?
Christian Buchet : On a tout essayé contre le chômage dans ce pays, sauf une grande politique maritime. On n’en a pas assez conscience, y compris au niveau de l’État, même si Édouard Philippe, ancien maire du Havre, se sent davantage impliqué dans cette problématique. La France souffre d’un manque de compétitivité structurelle. Le patronat et les syndicats se focalisent sur les salaires, le coût du travail, la pression fiscale, mais on ne parle pas du tout de la fluidité des courants commerciaux.
Enjeux qui concernent en particulier les ports...
Oui, puisque aujourd’hui tout le commerce mondial transite par les conteneurs. Or, deux conteneurs sur trois qui entrent ou sortent de France passent par trois ports qui sont, certes, au sein de l’UE, mais sont néanmoins étrangers, puisqu’il s’agit d’Anvers, de Hambourg et de Rotterdam.
Les deux tiers d’entre eux passent par ces trois ports, et non par Le Havre ou Marseille, les deux premiers français. Au bout de la chaîne, cela provoque un surcoût de tout ce que nous importons et de ce que nous exportons. Savez-vous qu’en France, la région la mieux reliée aux flux maritimes, ce n’est ni la PACA, ni la Bretagne, mais... l’Alsace-Lorraine ?
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# BONIN Stéphane
• 07/12/2017 - 12:52
En suite : par contre, pour Marseille, au niveau des sillons ferroviaires, bien des choses ont été faites (il y a même une LGV entre Lyon et Marseille) . Une seule chose manquerait : le problème de la traversée de Lyon qui est saturée . En conséquence, le serpent de mer du "contournement ferroviaire de Lyon" doit être privilégier par rapport à d’ autres projets (routier en particulier).
Un éventuel complément à ne pas négliger : l’ électrification intégrale de la ligne Marseille Miramas via Carry le Rouet et Martigues, histoire d’ avoir un itinéraire alternatif crédible à la "ligne historique" via Rognac.
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# BONIN Stéphane
• 07/12/2017 - 12:47
Il faut déjà avoir des lignes ferroviaires dégagées et adaptées pour le (gros) fret . L’ actuelle ligne Le Havre - Paris via Rouen et Mantes ne suffit pas, il faut aussi Gisors - Serqueux (les travaux viennent enfin de débuter) . Puis, à 15 ans, une LGV Normandie, au moins pour libérer les emprises du Transilien sur Paris - Mantes/Bréval . Une adaptation des lignes en Hauts de France (via Amiens, Tergnier, Laon, Reims et Chalons sur Marne) est aussi indispensable, car cela profiterait au Havre, mais aussi à Dunkerque, Calais, et même aux ports Bénélux (pas un projet "franco-français").
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