Comme promis, l’administration Trump a réaffirmé son intention de renégocier l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui a provoqué des ravages économiques dans les trois pays signataires (Etats-Unis, Canada et Mexique). Mais le nouveau président a aussitôt enchaîné avec la signature de deux décrets présidentiels sur la sécurité aux frontières et l’immigration, prévoyant l’achèvement d’un mur entre les Etats-Unis et le Mexique ainsi que l’expulsion d’immigrés clandestins présents sur le sol américain.
Ceci en dépit du fait que le général John Kelly, celui-là même que Donald Trump a choisi comme son ministre de la Sécurité intérieure, avait déclaré le 10 janvier devant le Sénat qu’aucun mur ne saurait stopper l’immigration illégale, vu les « profits incroyables » qu’en tirent les trafiquants de drogue. En tant que commandant de l’armée américaine pour l’Amérique du Sud et Centrale, le général Kelly souligne depuis des années que la véritable menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis vient de la très forte consommation de drogue dans ce pays – et non des enfants et des familles fuyant la destruction de leur nation par les cartels qui produisent et distribuent ces substances.
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- Nouvelle Solidarité N°19/2016 - S’abonner.
L’action la plus efficace pour stopper ces cartels de la drogue, ainsi que les réseaux terroristes et le trafic d’êtres humains qui leur sont liés, consisterait à rétablir la loi Glass-Steagall, c’est-à-dire dresser un mur entre banques de dépôt et banques d’affaires. En effet, pour combattre le trafic de drogue, il faut mettre fin au recyclage de ces profits par les grandes banques internationales, comme EIR le soulignait dès 1978 dans son livre Came SA. Il faut en outre mettre en place une véritable politique de développement économique bénéfique pour l’ensemble de l’Amérique du Nord, s’appuyant, par exemple, sur la construction de voies ferrées à grande vitesse, des confins de l’Argentine jusqu’à l’Alaska, se prolongeant par un tunnel sous le détroit de Béring reliant l’Eurasie et l’Amérique.
Sinon, modifier l’ALENA sans poser les bases d’une économie productive au Mexique et aux Etats-Unis risque d’avoir des effets néfastes des deux côtés, à cause des problèmes existants. A titre d’exemple, dans les années 1980, le Mexique avait une autosuffisance en produits alimentaires de 80 % et comptait parvenir rapidement à 100 %, mais depuis la mise en œuvre d’ALENA, ce chiffre atteint à peine 50 %. Et parallèlement à l’augmentation de sa dépendance en aliments de base (maïs, haricots, blé) importés, le Mexique est devenu un exportateur bon marché de fruits et légumes vers les Etats-Unis, au détriment des producteurs étatsuniens.
Depuis des décennies, Lyndon LaRouche propose que les relations mexicano-américaines reposent sur trois aspects clé :
- l’expansion d’un réseau intégré de génération et de distribution d’électricité ;
- de grands projets d’aménagement de l’eau ;
- la mise en place de réseaux ferroviaires modernes est-ouest et nord-sud.
Ci-contre la carte du projet de développement des infrastructures sur le continent nord américain, NAWAPA (Alliance nord-américaine pour l’eau et l’énergie), proposé par LaRouchePAC.
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