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Quand le lait nous fait bouillir le sang


Déclaration de Jacques Cheminade,
président de Solidarité et Progrès


Depuis le 10 septembre, des dizaines de milliers de producteurs français et européens mènent la grève du lait. Aujourd’hui, ils ont suspendu leur action (mais sans pour autant l’arrêter), dans l’attente d’une solution politique. Deux choses doivent être dites haut et fort. La première est qu’on continuera à se moquer cruellement d’eux et de nous, producteurs comme consommateurs, tant qu’on ne changera pas la règle du jeu libéral et libre-échangiste. La seconde est que le problème du lait ne peut être résolu qu’en changeant les priorités de toute l’économie, passant d’une société de financiers prédateurs à la priorité du travail humain.

Nicolas Sarkozy, parlant depuis Pittsburgh, a tenté de rassurer les grévistes en déclarant que « de la même manière que je me bats pour une nouvelle régulation financière, il faut se battre pour une nouvelle régulation agricole ». « Moi, je plaide (…) pour que nos éleveurs et nos producteurs puissent vivre. »

Pourtant, c’est bien sous la présidence française de 2008 que l’UE a acté la fin annoncée depuis longtemps du système de quotas, provoquant ainsi des baisses de 30 à 50% des prix ! Alors que personne ne conteste qu’en dessous de 320-350 euros la tonne (1000 litres) de lait, un agriculteur produit à perte, on ne lui en donne qu’entre 260 et 280 euros.

Soyons sérieux. Quand Sarkozy et Le Maire, après avoir persisté dans la dérégulation ultra-libérale (France Télécom, La Poste, SNCF, etc.), nous parlent de « nouvelle régulation », sont-ils crédibles ? Ce qu’ils proposent nous permet de répondre cinq fois non.

  • (1er non) Contractualisation. D’abord, sonnant le glas d’une vraie politique agricole « commune », Le Maire affirme, y compris dans la « proposition » commune (une lettre co-signée avec la ministre allemande de l’Agriculture, Ilsa Aigner), qu’il faut organiser « une réflexion globale sur la volatilité des marchés, ainsi que sur l’organisation des filières, par exemple dans le cadre de relations contractuelles ». S’il est évident qu’un producteur individuel sera laminé dans tout face à face avec les cartels de l’agro-alimentaire, Le Maire promet que l’Etat veillera à ce que tout se passe bien… Cela prêterait à rire s’il ne fallait en pleurer.

  • (2ème non) Marché à terme. Très heureuse que la France capitule en rase campagne, Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne chargée de l’Agriculture, vient d’affirmer qu’elle défendra la proposition française prévoyant d’organiser une commission d’experts qui examinera les sujets présentés par Le Maire, notamment la création d’un « marché à terme pour les produits laitiers ». C’est noyer le poisson ou le laisser crever le ventre en l’air. Rappelons que la bulle des produits dérivés a été créée à partir des marchés à terme des produits agro-alimentaires de Chicago.

  • (3ème non) Baisses de salaires. Au cours du même entretien à Pittsburgh, Sarkozy affirme que la nouvelle régulation agricole se préoccupera notamment « de répondre à la question des fruits et légumes, du déficit de compétitivité horaire entre le travail saisonnier qui coûte 6 euros en Allemagne et 10 en France ». Sur la même longueur d’onde, Le Maire affirma que « tant qu’on sera à 11 ou 12 euros de l’heure pour des produits dans lesquels 60% du coût dépend de la main d’œuvre, nous n’y arriverons pas. Il faut donc y remédier. »

  • (4ème non) Stocks privés. Lorsqu’il préconise des mécanismes d’intervention « plus souples et plus efficaces », Le Maire pense surtout au « stockage privé ». Les stocks de l’UE, qui lui permettait de réguler les prix en vendant certaines productions dont le prix flambait trop, sont de plus en plus éliminés. Cette politique soulève un autre problème, celui des aides alimentaires auxquelles l’UE s’est engagée. Le président de la Fédération européenne des banques alimentaires, Jean-Marie Delmelle, note dans La revue politique et parlementaire, que « l’UE met à disposition des tonnages importants de denrées alimentaires excédentaires telles que le lait, pâtes, farines, riz, sucre, etc. En 2009, les surplus étant quasi inexistants, l’UE achète des vivres pour les redistribuer via les Etats… » Voilà donc la vérité : dépourvue de stocks constitués à bas prix auprès des agriculteurs, l’UE achète de la nourriture au prix fort pour honorer ses engagements !

  • (5ème non) Endettement. Pour venir en aide aux producteurs, Le Maire leur facilite un prêt de 250 millions d’euros au taux de 3%. C’est leur dire « endettez-vous pour ne pas mourir », devenez encore davantage esclaves de la dette, comme un pays du tiers-monde !

La solution n’est pas dans une mort subite – la dérégulation absolue – ni dans une mort à petit feu – une adaptation plus ou moins progressive aux « lois du marché ». Elle est dans un changement politique : la protection des producteurs et des consommateurs dans un ordre de développement économique mutuel qui permette des prix justes pour le producteur et des salaires élevés pour le consommateur.

Cela veut dire rompre avec le régime monétariste de l’argent-roi et revenir à un ordre de crédit public pour la production et la consommation. Contre l’ordre de Wall Street, de la bourse de Chicago et de la City de Londres, cela signifie donner à ceux qui produisent les moyens de nourrir leur pays et le monde, en doublant la production agricole partout.
Prendre le taureau par les cornes, c’est lutter contre la malnutrition et la famine dans le monde et pour une production de qualité. C’est arrêter le renflouement sans condition ni contrôle des banques, c’est arrêter de laisser mourir les producteurs dans l’indignité. C’est un choix politique. Pour l’instant, l’Europe fait le choix inverse et la France s’y soumet. Quant à Nicolas Sarkozy, il a jeté à la rivière son discours de Toulon et s’est placé dans le camp de ceux qu’il dénonçait.


A lire :
Vivre au pays avec une PAC pour nourrir le monde

Vidéo :
L’agriculture avec les yeux du futur


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  • said • 27/09/2009 - 21:22

    Mr cheminad
    comprenez bien que quand les fermiers
    ont eu des subventions de la part de lA CEE pourquoi les ont ils acceptes et
    mttres leurs champs en jachere alors que la france importe tous les legumes
    qu on achetaient en françe en abondançe ? la reponse a mon avis c est qu ils ont mise sur l immobillier pas tous quelques deputes europeen qui eux faisaient de l argent dans ce domaine

    Répondre à ce message

  • David C. • 26/09/2009 - 18:49

    Bonjour,

    J’ai aussi lu dans le tract de l’APLI qu’il s’oppose à la contractualisation.

    J’aurais aimer savoir c’est quoi la Contractualisation

    David C.
    david.cabas.over-blog.fr

    Répondre à ce message

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Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

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Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
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