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- Avec la réforme territoriale de Valls, on passera du millefeuille au crumble.
- Crédit : jeanmichelbaylet.fr
Comme le dénonçait avec force dès le 17 janvier 2011 Jacques Cheminade, la loi du 16 décembre 2010 sur la réforme des collectivités territoriales, « dans son texte comme dans son esprit, vise à réduire tous les points de résistance existants ou éventuels en imposant autoritairement des regroupements (…) Cet étranglement est voulu par les marchés financiers, en application de la règle du jeu imposée par la City et Wall Street, dont le gouvernement Sarkozy-Fillon s’est fait la courroie de transmission ».
Dans un premier temps, cet étranglement est financier. Il s’agit d’appliquer des vieux préceptes oligarchiques : privatiser les profits et socialiser les pertes ; centraliser ce qui rapporte et décentraliser ce qui est une charge. Ainsi, tout en multipliant les attributions des collectivités territoriales, tout est fait pour les priver de ressources adéquates.
Le deuxième étranglement est administratif. Pour y arriver, la loi confie aux préfets le sale boulot de généraliser sur l’ensemble du territoire une intercommunalité qui sera non plus choisie mais imposée d’office : à partir de la publication de la loi au 31 décembre 2011, il sera élaboré un « schéma départemental de coopération intercommunale ». Durant l’année 2012 le préfet arrêtera les projets d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre d’au moins 5000 habitants, et l’ensemble des communes seront avalées par des EPCI avant le 31 décembre 2013.
Le troisième étranglement est politique. Après la disparition administrative de communes, viendra, bien qu’on évite soigneusement le sujet, la disparition de ceux qui en ont la charge aujourd’hui : les maires.
Sarkozy et Fillon ne font qu’acter une partition écrite d’avance. Attali, depuis trente ans en plein fantasme sur un gouvernement mondial (comprenez impérial) y songe depuis belle lurette. Sa Commission, comme celle de Balladur, a suggéré de ramener le nombre de communes à 6 000 au lieu des 36 500 actuelles et se plaint amèrement de leur surnombre. Attali et Balladur prônent d’ailleurs l’élection au suffrage universel des présidents des communautés de communes.
Pourtant, les 36 500 maires de France sont aujourd’hui les élus de proximité que les Français apprécient le plus. Par delà, en dehors des services indispensables qu’ils rendent au quotidien à leurs administrés, les maires, disposent d’un mandat supplémentaire : celui de « grand électeur ».
A ce titre ils sont notamment appelés à élire les membres du Sénat et surtout chargés d’une mission vitale pour le caractère démocratique de notre République : celui de présenter, par une signature dite de « parrainage », des candidats « hors système » à la fonction suprême de la République.
Voilà dans quels termes le général De Gaulle concevait en 1962 l’élection d’un président de la République au suffrage universel, une liberté dont même la belle république américaine ne dispose pas encore.
De ce point de vue, celui de l’intention constitutionnelle, il n’est pas faux d’affirmer qu’à cause de ce mandat très particulier, l’existence même d’un corps des 36 500 maires, véritable « contre-pouvoir » à la nomenclature parisienne, a été érigé comme un des piliers et gardiens de notre système présidentiel. C’est une particularité de l’exception française. Rappelons qu’ailleurs en Europe, les candidats à la haute fonction (présidents, chanceliers, etc.) sont le plus souvent désignés par les partis en place avec tous les dangers de non-renouvellement de la classe politique que cela comporte.
Mettre fin à cette exception équivaut donc à un coup d’Etat contre la République au profit de ce que De Gaulle appela le « régime des partis » dont la proximité avec le monde financier est notoire. Les partis reviennent d’ailleurs régulièrement à l’attaque en proposant de porter le nombre de signatures de 500 à 1000 ou pire encore d’imposer un pourcentage conséquent de signatures de parlementaires.
Soyons donc implacables, car si rien n’est fait pour annuler au plus vite cette dérive totalitaire, le moment arrivera où il sera trop tard pour même y songer. Les élections présidentielles de 2012 entreraient alors dans l’histoire comme une des dernières élections libres de la première moitié du XXIe siècle.
# pegasous
• 22/06/2011 - 15:42
BJR ... toutes les person-Alites qui sont actuellement en place dans un role politique, refusent de voir la realite ! cette realite est portee par des H+F qui ont a peine la trentaine .. ils ont ouverts les yeux, leurs sensibilites et ils voient que les vieux grabataires ( il est evident que l on peut etre grabataire a 40 ans ! comme a 85 ans !) refusent de voir les changements de conscience des nouveaux humains .. ils refusent de partager leurs AVANTAGES sociaux mais surtout financiers .. la Vague scelerate arrive .. elle progresse..elle grossit .. Elle commence a mugir .. elle s’en vient..
bientot elle va venir briser- que dis-je.. elle va exploser et reduire en cendres les chateaux forts qui protegent si bien l OLIGARCHIE politico-economique en place qui sera balayee .. decomposee..
alors restons zen et regardons la BELLE vague Scelerate faire son oeuvre
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# Jean-Gabriel Mahéo
• 21/06/2011 - 00:06
Karel, je ne comprend pas ce que tu racontes. Comment donc crois-tu que sont désignés les candidats à la présidentielle aux USA ? Pourtant, tu y as participé.
Bien entendu, là-bas comme ici, l’on tente de verrouiller sévèrement la possibilité d’une expression libre du peuple, comme nous l’avons vu lors des primaires démocrates de 2000 et 2004 là-bas, ou depuis la spectaculaire percée de Jacques en 1995, que nos "élites" ont bien promis de ne jamais laisser parler.
Jean-Gabriel
# Karel Vereycken
• 21/06/2011 - 10:13
Les citoyens américains élisent des grands électeurs. Ce sont ces derniers qui élisent ensuite le président des Etats-Unis.
Comme le formule Wikipedia : "L’élection présidentielle américaine est un scrutin indirect permettant l’élection du collège électoral qui choisit le président des États-Unis et le vice-président".
# Jean-Gabriel Mahéo
• 21/06/2011 - 12:32
Oui, c’est très bien, mais ni toi ni moi ne parlons des élections, mais de la manière dont sont désignés les candidats à l’élection présidentielle.
Et je ne vois pas que le système américain soit moins intéressant que le système français, en ce qui concerne l’élection présidentielle.
Les grands électeurs sont désignés lors des primaires des grands partis, par suffrage universel. Les citoyens américains sont ensuite appelé aux urnes, par suffrage universel, pour choisir quels grands électeurs ils vont envoyer au Collège électoral désigner le nouveau président.
Le fait même que Lyndon LaRouche ait pu plusieurs fois inscrire officiellement son nom sur les listes électorales de la majorité des états, sous l’étiquette démocrate, et ait reçu souvent suffisamment de votes pour voir ses délégués reconnus - quoique le parti démocrate l’ait toujours refusé, au mépris de la loi - montre suffisamment que l’expression démocratique est aussi développée, voir mieux, là-bas qu’ici.
Jean-Gabriel Mahéo
# Karel Vereycken
• 21/06/2011 - 15:52
Le sujet ici n’est pas les "techniques" de pré-sélection des candidats, mais la légitimité du pouvoir. De Gaulle savait qu’en France, pays des 350 fromages, seul un président élu au suffrage universel peut prétendre incarner l’unité nationale et tirer sa légitimité du peuple. Précisons que les délégués américains peuvent sans sourciller désigner, en cas de besoin, un candidat tout autre que celui pour lequel ils furent désignés...
# Jean-Gabriel Mahéo
• 22/06/2011 - 01:32
Karel,
De Gaulle avait bien raison, en ce qui concerne la France, où la tradition parlementaire est une tradition de fronde, une chasse-gardée d’élites au caractère douteux, qui avait montré mille fois, du vivant de De Gaulle comme auparavant, qu’elle était bien incapable d’incarner la souveraineté populaire de par son mode de désignation et ses actions.
Les troisième et quatrième républiques, parlementaires, furent des pétaudières à la merci d’intérêts ploutocrates, qui mirent plusieurs fois la France à genoux, voire même entre les mains de l’ennemi.
Puisque la tradition parlementaire française était incapable d’incarner la souveraineté du peuple, De Gaulle en a conclu légitimement que c’était à un président directement élu par le suffrage universel que revenait cette responsabilité. Mais cela ne fonctionne, on l’a assez entendu, on le voit assez aujourd’hui, qu’avec des hommes d’exception, de caractère.
De Gaulle a conçu le régime présidentiel français pour lutter contre le "parlementarisme" et le régime des partis, pour compenser le défaut d’expression de la souveraineté nationale. Mais cette opposition est une maladie qu’il faudra un jour soigner. Il faudra retirer cette béquille du présidentialisme, à condition que l’on rende au peuple le contrôle des deux chambres et que l’on corrige les déséquilibres du pouvoir.
à suivre...
# Jean-Gabriel Mahéo
• 22/06/2011 - 01:39
Suite
Le système américain, conçu par Alexander Hamilton en grande partie, s’est attaché à donner au Congrès cette nature, d’être l’incarnation vivante et pensante de la souveraineté du peuple des USA. Les modalités de désignation des élus, la fréquence de renouvellement des mandats, les pouvoirs du Congrès, le "Check and balance" et le "advise and consent" en font une des institutions les plus puissantes et les plus influentes de l’histoire de notre planète.
L’incarnation de la souveraineté étant correctement établie aux USA - dans le Congrès, donc -, le président des états-unis n’est pas tenu d’incarner l’unité du peuple ni de tirer sa légitimité du suffrage universel : c’est bien assez qu’il la reçoive de la souveraineté nationale assemblée pour l’occasion en Collège Electoral, lequel n’est effectivement pas tenu d’obéir aux suffrages qui ont désignés ses constituants, mais n’a comme seule responsabilité que de désigner celui qui est le plus à même de défendre la Constitution et d’assurer le futur des USA.
En principe, bien entendu...
Pour ma part, je trouve le système américain beaucoup plus stable et solide que le système français, mais c’est une évidence : le système constitutionnel des USA n’a subi que des modifications mineures depuis 1789. Notre cinquième république, quant à elle, est déjà en ruine au bout de 50 années.
Jean-Gabriel
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# arcane
• 21/06/2011 - 13:07
Tout cela se prépart depuis au moins un siecle.
Voir les conférences de Pierre HILLARD
Le Découpage des pays d’Europe en provinces administratives Européennes artificielles.
Pour la France ce sera en 7 provinces
Avant la guerre de 45 il avait ete prevu en 5 parties.
L’eclatement des frontieres en poussant certaines provinces
comme la catalogne, la Belgique prépart cet éclatement.
C’est pour préparer l’Europe à une gouvernance Mondiale.
Tuer toute tradition locale et redéfinir des provinces
qui dépendront directement d’un empereur Europeen en éliminant tout pouvoir National cela a deja bien commencé.
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# olivier
• 21/06/2011 - 07:20
J’imagine leurs arguments : "vous comprenez la politique est une affaire de professionnelles ! On ne peut pas tolérer les fantaisistes"
Roland Dumas n’a d’ailleurs pas dit "Cheminade n’est pas sérieux"...(subjectif !).
Pourtant on aimerait bien voir Jacques Cheminade face à l’un de ces pantin collabo et un journaliste honnête...
C’est cela qu’il craigne en définitive, car dans le soucis de créer une démocratie de façade, ils seront bien obligé de respecter les temps de parole, et cela ils ne peuvent le supporter
RESISTANCE
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# petite souris
• 21/06/2011 - 00:06
Quel programme !
La fin de la démocratie !
La fin du suffrage universel pour l’élection présidentielle !
La fin des communes, des maires et ... des départements !
La mort de la V° république !
La mort de la France !
.......et not’président ose nous dire qu’il est l’héritier de de Gaulle !!!
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