Conférence Internationale de l’Institut Schiller
le 15 et 16 septembre à Kiedrich en Allemagne
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Le pont terrestre eurasiatique devient réalité !
Des corridors de développement pour la paix
Au tout début de la désintégration du Comecon et de l’Union soviétique, en 1989-1991, Lyndon LaRouche et l’Institut Schiller ont proposé un plan de reconstruction économique, dans un premier temps à l ’échelle de l’Europe, puis pour toute l’Eurasie. En 1989, nous avons mis en avant le projet de « triangle productif Paris-Berlin-Vienne » puis, deux ans plus tard, un programme pour l’intégration économique et infrastructurelle de l’Eurasie, le « pont terrestre eurasiatique ». Depuis, nous avons eu l’occasion de présenter ce projet lors de nombreuses conférences et séminaires à travers le monde.
Aujourd’hui, l’idée de relier le monde entier au moyen d’un système de corridors de développement, notre idée, est en voie d’être adoptée ! Le 24 avril de cette année, le gouvernement russe et l’Académie des Sciences de Russie ont organisé une conférence à Moscou, consacrée à la mise en place d’une liaison de transport terrestre entre la Sibérie et l’Alaska, comprenant une voie ferroviaire de 6000 kilomètres et un tunnel de cent kilomètres sous le détroit de Béring. Deux personnalités américaines, Lyndon LaRouche et l’ancien gouverneur de l’Alaska Walter Hickel, ont souligné dans leurs interventions qu’un tel projet aurait un impact décisif en faveur de la paix mondiale.
Le monde se trouve ainsi face à la possibilité de réaliser un réseau intercontinental de voies ferrées à grande vitesse, avec des lignes à lévitation magnétique, pour le transport de voyageurs et de marchandises. Le pivot de ce réseau global est un tunnel entre Uelen en Sibérie et le cap Prince-de-Galles en Alaska, qui relira l’Eurasie à l’Amérique. Nous sommes convaincus que ce réseau devrait ensuite être étendu à l’Afrique via l’Europe et l’Asie du Sud-Ouest. Le développement des territoires compris entre le Kazakhstan et tout le nord de la Russie, ainsi que de l’Alaska, sera déterminant et ne pourra se faire qu’à l’aide des technologies nucléaires - fission et fusion thermonucléaire. De même, le recours à ces technologies est indispensable pour faire face aux besoins des régions densément peuplées d’Asie centrale et du Sud.
On a du mal à imaginer l’importance économique de cette jonction entre la Sibérie et l’Alaska. Elle permettrait de développer les immenses ressources naturelles de la Sibérie, ce qui serait bénéfique pour le monde entier et rendrait habitables de vastes régions de l’Alaska et du Canada. Elle se traduirait par un fort accroissement de la production dans plusieurs domaines : transport ferroviaire conventionnel et à grande vitesse, économie isotopique, production et travail dans des conditions de pergélisol, etc. En fait, ce projet pourrait devenir le moteur d’une révolution industrielle mondiale. Le moment venu, on pourrait se déplacer par voie ferrée ou par Transrapid, par exemple entre Acapulco et Mumbai via le détroit de Béring, bien plus rapidement qu’on ne peut le faire aujourd’hui par voie maritime ! La distance par terre serait plus courte et la vitesse de déplacement plus grande.
Par ailleurs, d’autres pans de notre programme originel de pont terrestre eurasiatique sont soit en voie de réalisation, soit activement étudiés : tunnel entre la ville sud-coréenne de Pusan et le Japon, construction d’une voie ferrée de la Corée du Sud et du Nord jusqu’à la Russie et la Chine, mise en place d’un corridor de développement de 1400 kilomètres entre New Delhi et Mumbai et d’un autre corridor reliant l’Inde et la Chine via le Myanmar. En même temps, une ligne à lévitation magnétique de 1100 kilomètres le long de la côte du golfe Persique est prévue. Quant à l’Amérique latine, le développement infrastructurel figure déjà à son ordre du jour.
Tous ces projets relevant de l’économie réelle constituent un pôle opposé à la désintégration du système financier international actuel, dont la crise systémique prend des dimensions de plus en plus inquiétantes. Mais pour trouver une solution à cette crise, il faudrait que quatre pays parviennent à un accord : la Russie, la Chine, l’Inde et une Amérique transformée de l’intérieur et ayant renoué avec la tradition de Franklin Roosevelt. Le monde a besoin d’un nouveau Bretton Woods et d’un New Deal, cette fois-ci pour le monde entier !
La reconstruction de l’économie mondiale sur les cinq continents doit être consciemment conçue comme une stratégie permettant d’éviter la guerre. Il s’agit d’une politique de développement globale, servant les objectifs communs de l’humanité.
Il est également urgent de ramener ici en Europe l’esprit pionnier qui règne dans de nombreuses régions d’Asie et d’Amérique latine. Du point de vue du progrès de l’humanité, c’est très bien que le Transrapid ou le réacteur à haute température soient construits en Chine, mais il est absurde que le pays où ces technologies ont été mises au point, l’Allemagne, n’y ait pas recours. Au niveau de l’infrastructure, l’Allemagne a un déficit d’investissements de quelque 1700 milliards d’euros, et bien que le trafic Est-Ouest soit menacé par la surcharge des autoroutes, lorsque le Danemark se propose de financer la construction d’un pont sur le Fehmarn, le projet est bloqué par Berlin. On doit renverser de toute urgence le paradigme de la société postindustrielle, basée sur les services, et susciter à nouveau une attitude positive envers le progrès scientifique et technique. Pour l’ensemble de l’Europe, l’avenir est en Asie.
Nous devons remplacer la non-culture associée à la mondialisation par une nouvelle Renaissance, à la fois de la culture européenne classique et des périodes florissantes d’autres cultures dans tous les domaines de l’art et de la science. C’est la seule voie qui puisse ouvrir une nouvelle ère positive de l’histoire humaine. Une des perspectives les plus prometteuses à cet égard est le travail scientifique et culturel du Mouvement des jeunes larouchistes à l’échelle mondiale, qui a déjà réalisé des progrès remarquables dans l’étude des classiques, notamment par rapport aux œuvres de Kepler, Gauss, Bach, Lessing, Mendelssohn et Schiller, pour n’en citer que quelques-unes. Ces jeunes adultes, à qui l’avenir appartient, portent en eux la chance de créer un nouveau paradigme plus adapté à la dignité de l’homme que la culture populaire actuelle.
Reste à savoir si l’humanité parviendra à s’organiser de manière à assurer sa survie à long terme. Le projet de développement infrastructurel global est-il aujourd’hui réalisable du point de vue économique ? et du point de vue politique ? La réponse à ces deux questions est oui, sans aucun doute. Il est nécessaire et faisable, de toute urgence.
Alors que l’humanité se trouve tout près, soit de sombrer brutalement dans un nouvel âge des ténèbres et une guerre asymétrique éventuellement mondiale, soit de voir émerger un nouveau miracle économique et une nouvelle Renaissance, il est essentiel que nous débattions d’un dessein positif et que nous nous battions pour le réaliser. Tel sera le thème de ces deux jours de conférence au cours desquels des orateurs de différents continents prendront la parole.
Le but de ce séminaire est de contribuer de manière décisive à faire comprendre au monde que cette perspective est parfaitement réalisable, politiquement et économiquement. Vous êtes cordialement invité à y participer, avec les yeux du futur.
Helga Zepp-LaRouche