Le nouveau chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn a été prévenu : il peut dire ce qu’il veut sur les droits humains, il peut rencontrer les dirigeants palestiniens et même menacer de nationaliser les chemins de fer britanniques, mais le Glass-Steagall ou l’indépendance de la Banque d’Angleterre (BoE) sont des sujets tabous.
Corbyn, comme on le sait, soutient la séparation stricte des banques d’investissement des banques commerciales, tout comme John McDonnell, celui qu’il a nommé chancelier de l’Échiquier de son cabinet fantôme.
Dans le Daily Telegraph du 17 septembre, le porte-parole de la City, Ambrose Evans Pritchard, a indiqué que la proposition d’un « assouplissement quantitatif à des fins populaires » (« People’s QE ») avancée par Corbyn pour financer certains programmes serait tolérée, Pritchard étant toujours favorable au recours à la planche à billets, et que la nationalisation de la société ferroviaire passerait encore.
Mais il ne faut en aucun cas toucher à la BoE, a-t-il prévenu, rappelant que « le trublion » John McDonnell avait appelé il y a trois ans à enlever à la BoE son indépendance. « M. McDonnell serait bien avisé de laisser tomber immédiatement sa rhétorique frivole, maintenant que la crédibilité du Parti travailliste repose entre ses mains tremblantes », s’est exclamé Pritchard.
Le commentateur financier du Telegraph Jeremy Warner estime quant à lui que la politique économique de McDonnell est parfaitement fantaisiste. Peter Spence cite de son côté McDonnell, qui avait écrit que l’indépendance de la BoE
signifie tout simplement que les décisions d’un gouvernement démocratique sont remplacées par l’influence de banquiers pensant à court terme.
Cependant, la BoE n’est devenue indépendante qu’en 1997 sous le mandat du Premier ministre Tony Blair, alors qu’auparavant c’était le ministère des Finances qui fixait les taux d’intérêt. Ce que la City de Londres craint réellement, c’est que le gouvernement augmente les taux et mette fin à l’argent gratuit qui a maintenu à flot le système financier.
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