L’homme politique américain Lyndon LaRouche et son épouse Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, ont dénoncé le 9 avril la campagne conduite par les milieux néo-nazis en Ukraine, incluant le Service de sécurité ukrainien (SBU), visant à discréditer et à menacer le Dr Natalia Vitrenko, économiste de renom et ancienne membre du Parlement, une héroïne et une personnalité de premier plan.
« Il y a de fortes raisons de penser que cette campagne est orchestrée par la Secrétaire d’État-adjointe américaine Victoria Nuland », a déclaré Lyndon LaRouche hier, « ou bien par quelqu’un qui a des affinités avec les nazis de la tradition bandériste, ce qui est le cas de Mme Nuland ».
Helga Zepp-LaRouche, qui avait conjointement lancé en février 1997, avec le Dr Vitrenko, l’« Appel pour la convocation d’une nouvelle conférence de Bretton Woods », pour réorienter le système économique mondial vers une dynamique en faveur du développement, a répondu de la manière suivante aux nouvelles concernant les attaques qui se sont récemment intensifiées à l’encontre de l’économiste et femme politique ukrainienne :
Ces calomnies sont d’autant plus déplorables qu’elles ont lieu un mois avant le 70e anniversaire de la défaite du nazisme en Europe, en mai 1945. Les nations avaient déclaré, à la fin de la guerre, ’’Plus jamais çà !’’, mais les gouvernements occidentaux ont oublié ce serment.
Natalia Vitrenko a fait preuve d’intégrité en dénonçant la recrudescence néonazie, et en fournissant les preuves des atrocités commises par les bandéristes, tant par le passé qu’aujourd’hui. Et ce pendant que le Premier ministre choisi par Victoria Nuland, Arseni Iatseniouk, a eu au contraire l’audace d’affirmer à la télévision allemande que l’invasion nazie [en Ukraine] n’avait jamais eu lieu – que seule l’Union soviétique avait ’’occupé’’ l’Ukraine.
Le Dr Vitrenko a été interrogée à deux occasions par le SBU pour avoir supposément reçu des fonds d’origine russe pour financer ce que certains médias ukrainiens ont insidieusement qualifié de « travail de propagande visant à discréditer le gouvernement ukrainien, de provoquer la haine et un conflit armé entre diverses parties de la population ukrainienne, à inciter à la haine ethnique, et à promouvoir la tenue de référendums dans les régions orientales de l’Ukraine ».
Dans une déclaration datée du 9 avril, le Parti progressiste socialiste de l’Ukraine dirigé par Natalia Vitrenko (PSPU) a souligné que les articles publiés cette semaine par l’agence de presse Glavcom (glavcom.ua) et d’autres médias citent les « soupçons » du SBU concernant les fonds qu’auraient reçus Vitrenko de la part du Fonds de soutien et de défense des droits des compatriotes résidant à l’étranger, un fonds mis en place par le ministère russe des Affaires étrangères.
Ces accusations datent de mai 2014, lorsque les comptes de Dar Zhizni (Don de la vie), une ONG de femmes dirigée par Vitrenko, ont été saisis. Selon les médias ukrainiens, cette mesure avait été prise « dans le cadre d’une enquête du SBU concernant des transferts d’argent par l’intermédiaire d’Ukrinbank, à l’intention de personnes soupçonnées d’avoir enfreint l’intégrité territoriale et l’inviolabilité de l’Ukraine ».
Le nom de Vitrenko est cité à la Une dans la tempête médiatique actuelle, en tant que « principal sponsor des séparatistes et des terroristes », des catégories fourre-tout utilisées par les autorités de Kiev contre leurs opposants politiques.
Alexander Bondarchouk, chef du modeste Parti travailliste ukrainien, un collègue de Vitrenko au Parlement ukrainien et signataire de déclarations conjointes avec elle contre le coup d’État violent conduit à l’initiative des néonazis en février 2014, a été arrêté le 18 mars sous prétexte d’avoir « enfreint l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Des traductions en langue anglaise de communiqués du PSPU concernant les nouvelles menaces contre Vitrenko, ainsi que le cas Bondarchouk, sont publiées ci-dessous.
Le chef du SBU, Valentyn Nalyvaychenko, a annoncé dans un entretien le 1er avril qu’il entend modeler son agence selon l’Organisation des nationalistes ukrainiens-Armée des insurgés ukrainiens (OUN-UPA) de Stepan Bandera, qui avait collaboré avec les nazis au cours de leur invasion de l’Union soviétique.
Étant donné les antécédents biographiques de Vitrenko ainsi que son courage dans son combat contre la dévastation économique et politique de l’Ukraine depuis le coup d’État de l’an dernier, les attaques dont elle fait l’objet ont une odeur pro-nazie nauséabonde, typique des visées défendues par la secrétaire d’État adjointe américaine Victoria Nuland en Ukraine.
Nalyvaychenko, associé depuis longtemps à l’organisation Bandera Trident (Tryzub), l’une des principales factions du mouvement Secteur droit impliqué dans le coup d’État, s’est vanté lors d’un appel de conférence du Conseil atlantique en mai 2014 d’être impliqué dans des échanges de renseignement « intensifs » et dans une étroite coopération avec « ses collègues américains ».
Zepp-LaRouche a souligné que Vitrenko avait souvent dénoncé, lors de conférences en Europe, les souffrance infligées à l’économie ukrainienne par le FMI et les politiques de libre-échange, et la menace posée par le renouveau de l’idéologie fasciste en Ukraine, sous les encouragements de l’Occident.
« Le Dr Vitrenko est bien connue et respectée en Europe », a déclaré Zepp-LaRouche, et « a rencontré des responsables de haut niveau en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis (il y a quelques années dans le cas des Etats-Unis). Il est important que des personnalités politiques du monde entier condamnent ces attaques ridicules à l’encontre de Vitrenko, et qu’ils en dénoncent l’origine. »
LaRouche et Zepp-LaRouche avaient été reçus par Vitrenko lors d’un voyage à Kiev en 1995, lorsqu’elle était députée. En tant qu’économiste spécialisée dans le secteur des services sociaux et dans l’impact engendré par les conditionnalités du Fonds monétaire international (FMI), elle avait mené une campagne remarquée pour la présidence ukrainienne en 1999 et obtenu 11 % des votes, même si sa campagne avait été perturbée par une tentative d’assassinat, dans lequel elle avait été, ainsi que 40 autres personnes, blessée par des éclats de grenades lancées lors d’une réunion publique. Au cours des dernières années, le Dr Vitrenko a été invitée en tant qu’oratrice dans des conférences de l’Institut Schiller à Francfort, en Allemagne, en avril 2013 et octobre 2014.
Dans un discours pré-enregistré pour la conférence du Citizens Electoral Council (CEC) des 28 et 29 mars 2015 en Australie, Vitrenko a elle-même rappelé :
Entre le 23 février et le 5 mars 2014, notre délégation des principaux représentants de certains partis de gauche ukrainiens avaient pu se rendre en Europe, en particulier en France, en Allemagne et en Italie », où ils ont participé « à des douzaines de réunions, de conférences de presse et d’entretiens.
Grâce à des eurodéputés italiens, j’ai pu tenir le 26 février une conférence de presse au Parlement européen. (…)
Déjà, à l’époque, j’avais mis en garde contre la menace de guerre civile et la désintégration du pays, pouvant conduire à une troisième guerre mondiale. J’avais demandé en particulier à Berlin, Moscou et Paris d’unir leurs efforts pour empêcher que les nazis prennent le contrôle de l’Ukraine, et d’aider à mettre en place une interdiction contre tous les partis et mouvements néonazis en Ukraine.
Dans sa dernière présentation vidéo, postée le 9 avril sur son site et intitulée « Une junte militaire au lieu des valeurs européennes », Natalia Vitrenko décrypte la loi déposée au Parlement ukrainien le 3 avril par le Président Petro Porochenko, qui prévoit la proclamation de la loi martiale en Ukraine en cas d’invasion armée ou de « menace d’attaque ». Cette dernière formule, estime Vitrenko, permettra au gouvernement d’agir sur la base de « menaces fabriquées » de toute pièce, tout comme le « bluff du SBU, qu affirme que Vitrenko est une menace à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Documentation
(Published on www.vitrenko.org, translated from Russian by EIRNS.)
SBU Uses Fraud to Terrorize Progressive Socialist Party of Ukraine (PSPU) Leader Natalia Vitrenko
8 April 2015
PSPU Press Service statement
The Security Service of Ukraine (SBU) is continuing political defamation against the left opposition party leader, People’s Deputy of Ukraine, and former Presidential candidate, Doctor of Economics Natalia Vitrenko. The latest piece of fakery was disseminated yesterday on the websites "http://glavcom.ua/" and "http://www.ukr.net/".
The false accusation was embedded in the article’s headline, which declared : “Vitrenko Received 8 Million Rubles from Russian Minister Lavrov.” Further on, the motive for this defamation is disclosed : “Investigators suspect that these funds will be used for other purposes. In particular, that they will be used for propaganda work to discredit the Ukrainian government authorities, to provoke armed conflict between different layers of the population of Ukraine, to incite ethnic hatred, and to provide information support for conducting ‘referenda’ in Ukraine’s eastern regions.”
It is no accident, that this latest falsehood has been disseminated. The regime brought to power by the Euromaidan is discrediting itself through economic collapse, social genocide, corruption, and its inability to establish peace and preserve the territorial integrity of the country or realize the promised European values. Natalia Vitrenko has been interrogated twice at the SBU. She offered facts to prove that the “suspicions” are invalid and the statements false. But efforts to defame her and shape a negative view of her on the part of the public are continuing, through the media.
As for these suspicions, they are either the product of minds that are hallucinating, or of officials experiencing a bad hangover, or of fear over bearing ultimate responsibility for defaming and tarnishing the business reputation, both within the country and worldwide, of Ukrainian statesman and political figure Natalia Mikhailovna Vitrenko.
We demand that Glavkom and Ukr.net publish a retraction, in the form of publication of this statement form the PSPU Press Service.
The following PSPU statement, dated 9 April 2015, concerns Alexander Vasilyevich Bondarchuk, head of the Ukrainian Labor Party (Marxist-Leninist), People’s Deputy of Ukraine, 2nd, 3rd, 4th sessions of the Supreme Rada, who has been a co-signer with Vitrenko on several statements against the February 2014 coup d’etat and its aftermath, such as the April 16, 2014 appeal “Stop the War of the Self-Proclaimed Ukrainian Authorities Against Their Own People !” Bondarchuk was arrested March 18.
Ukrainian Courts against Labor Party Leader A. Bondarchuk, and European Standards
9 April 2015
PSPU Press Service statement
On April 9, 2015 the Darnytsky District Court in the City of Kiev began a preliminary hearing on charges brought against People’s Deputy of Ukraine of the 3rd and 4th convocations, leader of the opposition Ukrainian Labor Party Alexander Vasilyevich Bondarchuk.
Alexander Bondarchuk is charged under Article 110, Section 1 of the Criminal Code of Ukraine, “Infringement of the Territorial Integrity of Ukraine.” The Security Service of Ukraine (SBU) has applied this article because of two articles concerning the authorities possessed by Southeast Ukraine, published in the newspaper Rabochy Klass (Working Class), of which A. Bondarchuk is editor-in-chief. The accusation is constructed on expert analysis done by the SBU, concluding that the articles contained indirect infringement on the territorial integrity of Ukraine.
A. Bondarchuk has new defense lawyers, in the trial. The first motion they announced sought to release the political leader from the cage in which the accused sits. The court went into conference and, upon returning to the courtroom, announced a recess in the session until April 17, 2015. A. Bondarchuk told journalists that his rights to defense during preparation for trial have been grossly violated. For more than a week, his government lawyer failed to visit him. Newspapers have been withheld from him. He was notified of the April 9 court session at 23:15 on April 8.
A. Bondarchuk and his attorneys believe that the chief motive for the criminal prosecution of him is political.
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