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L’Iran va construire « son canal de Suez »

Carte du grand projet russe visant à relier par voie fluviale l'Arctique avec le golfe Persique, en passant par la mer Caspienne et l'Iran.
Carte du grand projet russe visant à relier par voie fluviale l’Arctique avec le golfe Persique, en passant par la mer Caspienne et l’Iran.

D’après des échos dans la presse, l’une des initiatives les plus ambitieuses, que Téhéran envisage de lancer, prévoit le creusement d’un canal d’environ 1500 km traversant l’Iran du nord au sud permettant de relier la mer Caspienne au golfe Persique.

En réalité, il ne s’agit là que d’un tronçon d’un méga-projet conçu au XIXe siècle par des ingénieurs russes (voir carte ci-dessus). Ces derniers envisageaient alors, afin de contourner aussi bien la Turquie que le canal de Suez, à l’époque sous la mainmise de l’Empire britannique, la construction d’un canal navigable reliant l’Arctique avec le golfe Persique.

Le projet russe est sorti des cartons en 2008, lorsqu’il a été présenté aux journalistes au Tachkent (Ouzbékistan). Les planificateurs du projet prévoient un canal de presque 5 000 km de long et de 15 mètres de profondeur d’un coût total de construction de 150 milliards de dollars mais dont le revenu annuel représenterait entre 10 et 15 milliards de dollars. En clair, en dix ans, le prix de construction serait amorti, ce qui est, pour ce type de projet dont la rentabilité se démontre sur 50 à 100 ans, d’une rapidité étonnante.

Ce grand projet permettrait d’optimiser le trafic entre la région de l’Oural, l’Asie centrale et le golfe Persique et de mettre en relation la route maritime du Nord (péninsule de Yamal en Sibérie) avec le golfe Persique (Bandar-Abbas) via la mer Caspienne. Une liaison entre cette dernière et la mer Noire est également envisagée.

Si l’Iran met aujourd’hui le projet sur la table, c’est également parce que son allié, la Russie, est en froid avec la Turquie. Rien qu’une liaison fluviale de la mer Caspienne au golfe Persique permettrait à la Russie et d’autres pays de l’Asie centrale de contourner aussi bien le canal de Suez que les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles afin d’accéder à l’océan Indien, c’est-à-dire à la Chine, à l’Inde et au reste de l’Asie.

Lors de son intervention à la conférence de l’Institut Schiller de novembre 2012 à Flörsheim en Allemagne, Ali Reza Sheikh Attar, l’ambassadeur de la République Islamique d’Iran en RFA avait déclaré :

Je dois dire qu’il existe un énorme projet en Iran et un groupe de travail s’en occupe actuellement. L’étude de faisabilité a même été réalisée, pour relier la mer Caspienne au golfe Persique. Vous savez, l’Iran, contrairement aux pays arabes, n’est pas un désert. Seulement un tiers, presque 35 % de l’Iran est un désert. Ces déserts se trouvent au centre et au sud-est de l’Iran qui, si un canal peut être construit de la mer Caspienne au golfe Persique, le flux de l’eau, l’humidité et toutes ces conséquences verdiront le désert. Et ce projet est confirmé par l’Iran, et maintenant, on en est aux détails d’ingénierie.

En 2012, l’ex-ministre iranien de l’Énergie Majid Namjoo avait estimé que le coût du projet iranien s’élevait à environ 7 milliards de dollars.

En février 2015, le président de la commission des Affaires étrangères et de la sécurité nationale du parlement iranien Alaeddin Boroujerdi a affirmé que Khatam-al Anbiya, une société d’ingénierie appartenant au corps des Gardiens de la révolution islamique, s’intéressait de près au projet qui serait achevé au cours des années 2020.

Le 26 mars 2016, l’agence Sputnik rapporte que maintenant que l’Iran relance son projet :

Tout le monde n’a pas accueilli l’idée à bras ouverts. L’Occident et la Turquie ont directement ou indirectement tenté de bloquer l’esquisse de voie navigable. En fait, les États-Unis ont imposé des sanctions contre les sociétés impliquées dans le projet.

Depuis Alexandre le Grand

D’après les chroniques, Alexandre le Grand, déjà, aurait envisagé de construire deux canaux permettant de faire communiquer la partie occidentale de son empire (la Grèce et la Perse) avec l’Indus lointain : l’un du golfe de Suez au Nil, l’autre du golfe Persique à la mer Noire et la mer Caspienne… en passant par l’Euphrate et le Tigre (Irak actuel) ou par la Perse, c’est-à-dire l’Iran d’aujourd’hui.

En ce qui concerne Suez, les traces archéologiques du « canal des Pharaons » indiquent amplement que l’Égypte y travaillait depuis bien longtemps avant Alexandre. Plus proche de nous, au XVIIe siècle, un Marseillais avait suggéré à Sully de convaincre le Roi Henri IV de construire... le canal de Suez.

L’idée de l’autre canal, celle d’un canal navigable allant de la mer Caspienne au golfe Persique en passant par l’Iran, a survécu dans les esprits sous le nom d’Iranrud (fleuve iranien). Et la Russie, à la recherche d’un accès plus direct aux « mers chaudes » et sans passer par la Turquie et l’Égypte, s’y intéresse depuis longtemps.

Paradis du caviar, la mer Caspienne est une mer salée et fermée (endoréique) dont la surface dépasse celle de l’Allemagne.

Au début des années 1970, un groupe d’ingénieurs et de spécialistes de l’hydrologie de la région s’est penché sur le projet de liaison fluviale. Après une interruption des travaux lors de la guerre Iran-Irak en 1979, les études furent relancées et 130 experts ont travaillé sur le sujet. En 2005, la conclusion d’une étude de faisabilité a été présentée au Parlement iranien par l’Institut pour les études infrastructurelles. Toutes ces recherches ont démontré que les experts de la région disposent de la connaissance scientifique, de l’expérience et du savoir faire technologique pour réaliser un projet techniquement fiable et économiquement abordable.

Les tracés possibles

Cette carte de l'Iran indique les deux trajets envisagés pour le canal : par l'ouest (950 km, ligne bleue clair) ou par l'est (1650 km, ligne bleue foncé).
Cette carte de l’Iran indique les deux trajets envisagés pour le canal : par l’ouest (950 km, ligne bleue clair) ou par l’est (1650 km, ligne bleue foncé).

Les experts retiennent deux tracés pour un tel canal :

  • Le trajet occidental, en gros suivant la distance la plus courte d’environ 950 km reliant la mer Caspienne au port de Khorramshahr dans golfe Persique. Si ce tracé est le plus court, il représente des difficultés énormes à surmonter sur le plan géologique car le relief monte à plus de 1800 mètres. C’est pour cela qu’il a été moins étudié que le tracé oriental.
  • Le tracé oriental, allant du port de Chabahar dans le golfe d’Oman à la province du Mazandéran au sud-est de la mer Caspienne, s’étend sur 1465 à 1600 km. Ce tracé a été proposé par l’ingénieur iranien H. Farzad en 1996. Bien que ce tracé soit plus long, il profite des plaines et permet d’apporter de l’eau à des régions frappées depuis des décennies par la sécheresse, sous condition de dessaler l’eau qu’on y envoie.

Pour plus de détails techniques :
l’article en anglais : Iran rud : The Great Canal of Persia

L'étude de l'Institut Schiller, publiée en anglais, en chinois et en arabe, détaille les grands projets d'infrastructure qui s'inscrivent dans la politique de la Nouvelle route de la soie et ses extensions dans le monde. Commander le rapport.
L’étude de l’Institut Schiller, publiée en anglais, en chinois et en arabe, détaille les grands projets d’infrastructure qui s’inscrivent dans la politique de la Nouvelle route de la soie et ses extensions dans le monde. Commander le rapport.

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  • CROCE • 02/11/2020 - 08:37

    Où en-est en 2020, ce projet ambitieux, mais logique et rentable ?
    Il permettrait de régler définitivement de problème de l’enclavement de la Mer Noire, qui est soumise aux états d’humeur d’Erdogan, qui peut en cas de tension, interdire l’accès aux détroits des Dardanelles et du Bosphore, qui sont en territoire turc.
    Ce serait du gagnant-gagnant à la fois pour l’Iran et pour la Russie, qui a prévu de participer aux dépenses et aux travaux d’infrastructure de l’ouvrage.

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Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

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