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La France et la Syrie : Michel Raimbaud et Alain Corvez prennent position

LA FRANCE ET LA SYRIE :
Par Michel Raimbaud* et Alain Corvez **

Le monde arabo-musulman connait depuis plus de deux ans des bouleversements que certains appellent « révolutions », un terme qui paraît peu approprié. Pour quatre des pays touchés par cette vague de révoltes, le pouvoir en place a été renversé en quelques semaines, mais le changement a débouché sur une situation chaotique, où des groupes extrémistes ne répondant à aucun pouvoir identifiable sèment le désordre et l’insécurité, cherchant à imposer une loi rétrograde. Dans l’un des cas (celui de la Libye), le renversement du régime s’est déroulé dans une grande confusion, à la faveur de l’intervention militaire étrangère, et les milices armées tiennent lieu de pouvoir. Sinistre illustration de cette réalité, notre ambassade à Tripoli vient d’être gravement touchée par un attentat terroriste.

Pour sa part, la Syrie est depuis bientôt deux ans et demi le théâtre d’une escalade sans fin de la violence et de la désolation, sans qu’une lueur d’espoir se profile au bout du tunnel. L’opposition que l’on disait pacifique a été marginalisée par les partisans de la lutte armée. Selon les sources les mieux renseignées, les combattants qui s’opposent à l’armée régulière seraient plus de 120 000, soutenus, financés, armés, par l’étranger, le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, mais aussi par certaines puissances occidentales. Les « modérés », rassemblés au sein de « l’Armée Syrienne Libre », ne représentent pas plus de 20 % de l’effectif. Dans leur immense majorité, les combattants sont des mercenaires appartenant à des groupes extrémistes, salafistes ou djihadistes, souvent affiliés à Al Qaida, et plus de la moitié d’entre eux sont étrangers. Pour ces hommes dévoyés par le fanatisme et l’obscurantisme, la Syrie est désormais une terre de « djihad » où l’objectif est de renverser le gouvernement légal et de terroriser la population civile. Pour celle-ci, qui demande à être protégée, l’armée nationale constitue le premier et le dernier recours. On est donc loin de la version diffusée sans relâche par les médias, les intellectuels et les partis politiques qui imposent une description simpliste et mensongère des évènements, celle d’un mouvement populaire de masse luttant à mains nues contre un pouvoir massacreur afin d’établir la démocratie et les droits de l’homme, avec le concours éclairé de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie, entre autres.

Ayant rassemblé jour après jour des informations que nous tenons de sources fiables, nous voyons avec consternation la France, avocate des libertés, mais aussi patrie des droits de l’homme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans la dignité et l’indépendance, s’enferrer dans une position injuste et sans issue : refus d’envisager une négociation politique avec les autorités légales, notamment le Président, refus systématique d’écouter les voix de l’opposition nationale, celle qui refuse l’intervention extérieure et prône le dialogue, ce refus se doublant d’un appui résolu et d’encouragements ouverts aux groupes armés y compris extrémistes, sans omettre la reconnaissance d’une opposition émigrée qui a perdu tout contact avec la Syrie depuis des dizaines d’années.

Avec tristesse, nous constatons l’absence de tout débat sur la situation réelle en Syrie, les médias, les milieux politiques, la classe intellectuelle refusant d’écouter ou de prendre en compte toute information, toute position qui contredirait la doctrine officielle, toute analyse dérangeante qui romprait l’unanimisme de façade des faiseurs d’opinion et des preneurs de décision. Ce refus du pluralisme des opinions et de la liberté d’expression nous paraît sans précédent dans l’histoire de la République, et nous ne parvenons pas à comprendre ce qui peut le motiver.

Fondé sur de telles bases, le consensus auquel s’adosse la position du gouvernement ne fait pas honneur à notre pays, car il repose sur un déni de réalité et/ou un déni de justice qu’il n’est plus possible de taire, alors que les évènements dramatiques que l’on sait détruisent la Syrie, l’un des berceaux de notre civilisation, déchirant sa société et brisant les vies par centaines de milliers.

Le déni de réalité ou de justice ne serait sûrement pas aussi flagrant si les faiseurs d’opinion et les preneurs de décision diversifiaient leurs sources d’information, s’ils cessaient par exemple d’avoir pour seule référence un « Observatoire Syrien des Droits de l’Homme » (OSDH) basé à Londres reposant sur le seul Rami Abderrahmane (un Syrien expatrié de longue date lié aux services secrets britanniques) ou d’accorder crédit à des intellectuels installés en France, en Europe ou en Amérique depuis de longues années, ayant perdu tout contact avec les réalités de la Syrie et les préoccupations des Syriens « réels ». Ils comprendraient alors pourquoi ces opposants, ne courant aucun risque personnel, prônent avec tant de désinvolture la destruction de leur pays et le recours à l’intervention militaire étrangère. Peut-être finiraient-ils par accepter la réalité qui les dérange, à savoir que la population est terrorisée par les terroristes, les djihadistes et les extrémistes islamistes (et non pas par l’armée nationale) et qu’elle ne souhaite pas être gouvernée par cette opposition cynique et au comportement terrifiant.

Comment admettre que les autorités de notre pays, toujours promptes à condamner les faits et gestes du pouvoir syrien et à multiplier les déclarations provocatrices et inutiles, voire les propos déplacés, n’aient jamais condamné les actions terroristes ou criminelles des extrémistes qui font tant d’innocentes victimes parmi la population, les morts et blessés se comptant par dizaines de milliers, jeunes et vieux, anonymes et personnalités connues, y compris de vénérables hommes de religion comme le Cheikh Al Bouti, assassiné avec de nombreux étudiants dans sa mosquée…

Comme beaucoup de Français, les signataires de cette lettre sont tristes de voir notre pays se placer « du mauvais côté du dossier » en s’accrochant à une position injuste et irréaliste. Pourquoi reconnaître et soutenir exclusivement une opposition violente dépourvue de légitimité, qui exclut tout dialogue et s’associe au terrorisme, et pourquoi refuser dans le même temps d’écouter l’opposition intérieure qui souhaite une solution négociée avec le pouvoir légal ? Pourquoi en venir à fermer les yeux sur les atrocités et les attentats commis par les extrémistes et les djihadistes qui ont supplanté depuis longtemps l’Armée Syrienne Libre et en venir à blanchir en Syrie les groupes terroristes que l’on combat au Mali ? Pourquoi au fond approuver et encourager la destruction de la Syrie, pays naguère ami de la France, le dernier pays laïc du Proche-Orient qui a su assurer la coexistence des communautés religieuses, offrir une généreuse hospitalité à des centaines et des centaines de milliers de réfugiés de Palestine, d’Irak, du Liban, qui donne aux femmes toute leur place dans la société ?…

Les signataires de cette lettre espèrent que les autorités françaises accepteront enfin d’écouter toutes les voix raisonnables, reconnaissant aux Syriens qui vivent en Syrie le droit d’exprimer leur opinion, y compris leur soutien au Président et au gouvernement de leur pays. Ils sont convaincus que la France reviendrait à sa vocation en se montrant attentive aux aspirations du plus grand nombre à la réalisation de réformes profondes dans le respect de la légalité et des institutions de la Syrie.

Ils espèrent que notre gouvernement cherchera à faciliter le dialogue sur un sujet touchant de si près au droit des gens, à la morale, au droit des peuples à vivre en paix et à décider de leur sort sans ingérence extérieure, ces principes dont la France a toujours été l’avocate, justifiant la remarque entendue il y a quelques années : « Finalement, on peut dire que la France reste toujours juste, même quand elle est injuste ».

Ils posent enfin une question : au moment où tout indique que les nouveaux responsables de la politique étrangère américaine, en liaison étroite avec la Russie et d’autres pays concernés, ont décidé de rechercher un règlement négocié de la crise, la France n’aurait-elle pas intérêt à s’inscrire dès maintenant dans cette nouvelle politique qui décidera de l’avenir de la Syrie et de nos futures relations avec Damas ?

*Michel Raimbaud, Ancien ambassadeur de France au Soudan
** Alain Corvez, Conseiller en stratégie internationale

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  • Joseph Spillmann • 18/09/2013 - 11:03

    Bonjour Alain,
    Bravo pour votre prise de position, je n’arrive pas à comprendre l’attitude du gouvernement Français.
    Joseph
    (j’ai quitté l’armée en 70)

    Répondre à ce message

  • petite souris • 29/05/2013 - 00:35

    tout faire pour empêcher ces pays de se développer !

    Répondre à ce message

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- que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

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