En chassant l’OTAN de France Charles de Gaulle avait libéré en 1966 notre pays des marchands du temple et de la géopolitique anglo-américaine, créant les conditions d’un formidable développement et rayonnement de la France dans le monde.
Depuis, c’est l’abandon. Nous avons peu à peu été occupés par une oligarchie financière internationale. Cela s’est passé dans les années 80. En 1985, la France ouvrait son marché à tous les investisseurs, et en 1986, le Royaume Uni faisait son Big Bang, une ouverture radicale de tout son marché financier.
Après l’ouverture des marchés, ce sont les frontières qui ont commencé à céder avec l’adoption de l’Acte unique européen qui ouvrait l’Europe à « la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux ». Avec le Traité de Maastricht nous avons abandonné totalement notre souveraineté financière à la Banque centrale européenne ! Conséquence, 75% des actions de nos entreprises du CAC 40 sont possédées par des étrangers et 65% de notre dette est détenue par des capitaux étrangers.
La digue de notre souveraineté militaire a tenu un peu plus longtemps. Il a fallu attendre 2009 avant qu’un chef d’État français n’ose réintégrer le pays dans le commandement intégré de l’OTAN. Il faut dire à sa décharge que le terrain avait déjà été bien déblayé par Mitterrand, qui avait mené des négociations secrètes en 1990/1991, et par Chirac qui a fait de même en 1995.
Lors du Conseil des ministres du 4 janvier, Laurent Fabius a présenté un projet de loi autorisant l’accession de la France au Protocole sur le statut des quartiers généraux internationaux dans les pays de l’Alliance. Il s’agit, plus spécifiquement, de réintégrer le « Protocole de l’OTAN » qui détermine les conditions dans lesquelles un pays membre de l’OTAN peut accueillir des personnels de cette organisation sur son sol.
Le projet de loi motive cette décision de la manière suivante :
En 2009, la France a décidé de réintégrer la structure de commandement de l’OTAN. En conséquence, elle a recommencé à accueillir du personnel de l’Organisation dans ses quartiers généraux militaires sans que ses QG ne bénéficient toutefois d’aucun statut international. Seuls des arrangements de circonstance ont permis jusqu’ici l’accueil de personnels de l’OTAN dans les QG situés sur le sol français. L’attractivité du territoire français s’en trouve affectée de même que l’influence française au sein des structures de commandement.
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- Nouvelle Solidarité N°6/2015 - S’abonner
Pourtant, les conséquences de ce protocole, signé à Paris en 1952, dépassent de loin les simples questions d’hébergement et d’impôts à payer par ces personnels qui s’installent en France.
C’est une aliénation de la souveraineté sur le territoire ainsi occupé, au profit d’une alliance militaire supranationale, avec tout cela que cela implique en temps de tensions et de guerre.
La France cesse par là, de facto, de « choisir » de participer à telle ou telle opération qu’elle estime être dans notre intérêt ou non, pour représenter désormais toute l’organisation, y compris au nom des guerres folles menées par Anglais et les Américains qui contrôlent l’institution !
C’est pourquoi Charles de Gaulle avait précisé en 1966 qu’en quittant le Protocole de Paris, la France se proposait « de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel ».
Le plus scandaleux est que ce choix de réintégrer pleinement est fait à un moment où jamais la volonté provocatrice de l’OTAN de poursuivre son extension à l’Est et de jouer les gendarmes du monde contre la Russie, la Chine et contre leurs alliés au Moyen-Orient n’a été aussi flagrante. Au point d’amener le monde au bord d’une nouvelle guerre mondiale.
Une colère sourde monte cependant dans le pays contre cette funeste braderie de la souveraineté nationale et Jacques Cheminade et Solidarité & Progrès ferons tout pour lui donner une voix et une politique qui reprenne le fil de celle que de Gaulle nous a légué.
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