Le Dr Ahmed Hussein est professeur honoraire de physique à la University of Northern British Columbia, et travaille actuellement au TRIUMF, le Laboratoire national canadien de physique des particules situé à Vancouver, en Colombie Britannique. Il est également membre associé de l’Institut de physique nucléaire du solide (IFK) à Berlin, en Allemagne. Il a été interrogé par Robert Hux le 16 septembre 2014, pour le compte du magazine 21st Century Science & Technology.
Q/ Robert Hux – Dr Hussein, nous nous sommes rencontrés récemment, à l’occasion de la Conférence nucléaire du bassin Pacifique à Vancouver, au cours de laquelle vous avez présenté un nouveau concept très intéressant de réacteur à fission nucléaire. [1] En quoi votre proposition diffère-t-elle des réacteurs nucléaires qui ont été développés depuis les années 1950 ?
R/ Dr Ahmed Hussein – Notre réacteur, que nous avons baptisé Réacteur à fluide dual (DFR) [2], a été conçu pour pouvoir résoudre les problèmes qui subsistent avec les réacteurs actuels, qui sont à l’origine de certaines peurs. Certains concepts utilisés dans les réacteurs actuels ont leur origine dans le domaine militaire, à l’époque du Projet Manhattan, qui ont été adaptées pour l’usage civil. On s’est occupé des questions de sécurité, qui a été améliorée avec les générations de réacteurs civils qui se sont succédées, mais le prix payé a été élevé. Le résultat est que la construction des réacteurs munis de tous ces dispositifs de sécurité pour garantir une exploitation sécuritaire a fait monter le prix des réacteurs de manière significative. Cela dit, même si le coût de construction est élevé, les frais d’exploitation sont beaucoup plus faibles qu’avec les centrales thermiques.
Les autres problèmes avec ces réacteurs sont la quantité…