Imaginer un train qui flotte et avance grâce à des champs électromagnétiques, tout en échappant au frottement de l’air grâce au vide créé dans un pipeline souterrain, il fallait être mordu d’exploration spatiale pour y penser !
Si l’idée d’une catapulte électromagnétique spatiale fut décrite en détail par John Munro dans un roman de science-fiction A Trip to Venus (Un voyage vers Vénus) paru en 1897, c’est en 1904 que le physicien américain Robert H. Goddard (1882-1945), reconnu après sa mort comme l’un des grands pionniers de l’aventure spatiale américaine, pose pour la première fois la question de comment franchir les deux principaux obstacles empêchant l’homme de se déplacer à de très grandes vitesses sur Terre et dans l’espace : la roue et l’air.
Car le frottement de l’air, aux alentours de 400 km/h, quel que soit le véhicule, accapare plus de 90% de l’énergie fournie. La solution à ce problème consiste à faire circuler le train dans un vide partiel (0,01 à 0,1 atmosphère). Pour les avions, on peut voler à haute altitude ; pour les transports terrestres, on descend au sous-sol. Pourtant, quand il ouvre le 31 mai 1914 les pages du Boston Sunday Globe, Goddard y découvre à sa grande surprise un article et une photo montrant la maquette d’un « train volant » et de son inventeur, le français Emile Bachelet (1863-1946).
C’est lui aussi un expérimentateur de génie, né à Nanterre, expatrié aux Etats-Unis, naturalisé Américain et travaillant comme électricien. En 1914, sa maquette épate le tout Londres. Churchill en personne, des scientifiques et des politiques de toute l’Europe et même du Japon, accourent pour voir ce miracle. Tous promettent une aide que Bachelet ne recevra jamais.
Deux années plus tôt, en 1912, ce dernier avait fait breveter aux Etats-Unis son…