ExoMars, Arianespace, Kourou, ISS. Dans l’épreuve de force anglo-américaine avec la Russie concernant l’Ukraine, les vagues de sanctions et contre-sanctions qui l’accompagnent nuisent au type de coopération internationale sans doute le plus orienté vers l’avenir : l’exploration spatiale, domaine qui avait su y échapper jusqu’à présent.
Selon le compte-rendu publié le 24 février sur le site de la Maison Blanche, en annonçant de nouvelles sanctions contre la Russie (entre autres financières), le président américain Joe Biden a précisé qu’
entre nos actions et celles de nos alliés et partenaires, nous estimons que nous allons réduire de plus de la moitié les importations de haute technologie de la Russie. Cela portera un coup à leur capacité de continuer à moderniser leur armée. Cela dégradera leur industrie aérospatiale, y compris leur programme spatial.
Moscou a immédiatement riposté en annonçant qu’elle ne vendrait plus de moteurs de fusée aux entreprises américaines.
Le patron de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitry Rogozine, lui-même sous le coup de sanctions depuis l’affaire de la Crimée de 2014, a déclaré :
Qu’ils volent sur autre chose, sur leurs manches à balai !
Pour Rogozine, la responsabilité en revient aux États-Unis et à l’Europe :
La responsabilité de l’effondrement de la coopération dans l’espace repose sur les épaules des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne. Ces pays ont détruit ce qui a été créé par l’humanité avec tant de difficultés, ce qui a été créé par le sang et la sueur de ces personnes qui maîtrisaient l’espace.
Joignant l’acte à la parole, la fusée Soyouz-2, qui devait mettre en orbite 36 des satellites OneWeb du Royaume-Uni, a été retirée de la rampe de lancement, au motif que le Royaume-Uni a refusé de s’engager à ne pas utiliser les satellites à…