Et si le vaccin anti-Covid à ARN messager (ARNm) n’était que la révélation d’un arsenal thérapeutique en expérimentation depuis plusieurs décennies, dans des domaines aussi variés que la cancérologie, l’infectiologie, les maladies inflammatoires et même les maladies rares ?
Au-delà des vaccins, de nombreux laboratoires en France et dans le monde travaillent aujourd’hui sur plusieurs médicaments ciblant la molécule d’ARN, dont certains sont déjà utilisés en traitement par ARN messagers.
Depuis 1999, plusieurs thérapies sont conçues sur cette base et en 2018 notamment, deux médicaments ont été approuvés contre l’amylose à transthyrétine (une maladie rare héréditaire évolutive). C’est donc bien sur une technologie connue que les vaccins contre la maladie à coronavirus ont été créés et distribués pour faire face à la pandémie de Covid-19.
Par delà la captation d’opportunité par des sociétés comme Pfizer ou Moderna, qui relève de la domination de circuits financiers dans l’économie mondiale, nous visons ici à établir le caractère scientifique prometteur de la découverte d’un nouveau principe physico-chimique appliqué par l’industrie pharmaceutique.
Le choix des labos
Dans les années 1950, l’acide nucléique d’ARN (acide ribonucléique) de transfert est découvert. Il transporte les acides aminés afin qu’ils soient incorporés sous formes de protéines par de petites usines de synthèse nommées ribosomes.
En 1961, les chercheurs François Jacob, Jacques Monod et Sydney Brenner font la preuve de l’existence de l’ARNm, la molécule qui fait le lien entre la macromolécule d’ADN (acide désoxyribonucléique) et les protéines.
ARN, en bref
Si l’ADN stocke l’information génétique à long terme, l’ARN messager transmet l’information génétique pour faire de nouvelles cellules, en transférant le code génétique du noyau aux ribosomes afin de…