Beaucoup estiment que les processus vivants ont joué ou jouent un rôle peu significatif dans le développement géologique de notre planète. Le seul impact que l’on veut bien leur concéder est leur action dans la lutte contre l’érosion des sols, un phénomène considéré comme marginal, se limitant à cette faible couche de la surface terrestre que l’on appelle « biosphère ».
Or, il a été démontré, il y a quelques années, que les organismes vivants ont contribué de manière significative à l’histoire géologique de notre planète, notamment au développement de nombreuses nouvelles espèces minérales ; jusqu’au point où certains chercheurs [1] ont même utilisé le terme d’« évolution minérale » pour mieux marquer cette influence.
Sur les 4300 espèces minérales que nous connaissons aujourd’hui (une cinquantaine d’espèces nouvelles sont découvertes chaque année), les deux tiers doivent en effet leur existence à l’influence de la vie. Tel est le cas, par exemple, pour la grande famille des oxydes, des minéraux formés par l’oxydation de différents métaux et autres minéraux. Or, l’oxygène libre atmosphérique nécessaire à une activité d’oxydation remonte à 2,5 milliards d’années, début de ce que l’on a appelé la « grande oxydation », provoquée par la multiplication explosive de microbactéries. Cela vaut également pour les carbonates, des minéraux formés en grande partie par la précipitation, au fond des océans, de produits issus de l’activité des bactéries.
Cette diversité minéralogique…