C’est 75 ans après sa destruction, lundi 1 octobre 2017, qu’une nouvelle statue du grand scientifique français François Arago vient trôner dans le jardin de l’Observatoire.
Une initiative louable, certes. Hélas, modernisme oblige, on y voit un Arago essoré par la rotation de la Terre comme une vulgaire serpillière.
Ce grand scientifique ne mérite-t-il pas un peu plus de considération ?
Il faut reconnaître que, y compris dans les sciences, ce sont les « vainqueurs » qui en écrivent l’histoire. Ainsi, si on a éclipsé Alexandre de Humboldt et François Arago au profit de Charles Darwin et de Pierre-Simon de Laplace, ce n’est sans doute pas un hasard.
Les conséquences frôlent le tragique, car l’amitié et la ferveur républicaine qui unissaient Arago et Humboldt nous auraient permis de présenter aujourd’hui l’Europe sous un tout autre visage !
Voici un texte écrit par notre ami et ancien collaborateur L.R. et initialement publié le 15 décembre 1986 dans Nouvelle Solidarité, le journal de Solidarité & Progrès.
Karel Vereycken
Nous célébrons, ou aurions dû célébrer, cette année (1986) le bicentenaire de la naissance de Dominique François Arago, grand astronome et physicien qui, s’il n’attacha pas à son nom quelque loi ou unité célèbre, joua néanmoins un rôle considérable dans le développement des sciences, en particulier de la physique, pendant la première moitié du dix-neuvième siècle.
Si on lui doit quelques découvertes importantes, en particulier celle de la polarisation chromatique, c’est plus par ses talents de polémiste scientifique et de militant qu’il influa le développement de la science française au dix-neuvième siècle. C’est dans l’une des controverses scientifiques et épistémologiques les plus importantes de toute l’histoire des sciences, l’opposition entre…