Fondateur de PayPal et de Palantir Technologies et ancien numéro deux de Facebook, le milliardaire américain Peter Thiel s’est imposé comme un incontournable de la politique américaine. Ancien membre de l’équipe de transition de Trump, il vient de dépenser près de 30 millions de dollars (trois fois plus que Trump lui-même !) pour tenter de faire gagner 16 candidats républicains trumpistes, tout en annonçant : « Je suis un gay républicain », révèle un article du Figaro du 6 novembre 2022.
En tant que libertarien résolument anti-État, Thiel est convaincu, comme l’étaient Von Hayek et Ayn Rand en leur temps, que les Etats sont une entrave à la liberté individuelle.
Sa nouvelle société à lui sera certes « libertarienne », mais surtout plus totalitaire, car basée sur un fascisme algorithmique d’autant plus sournois qu’il conserve quelques apparences de liberté. Et la « société ouverte » du milliardaire américain George Soros n’est que le revers de la même médaille.
René Girard
Je ne voyais pas le rapport avec René Girard avant de tomber sur une interview de Peter Thiel, où il le qualifie de plus grand philosophe de notre temps, et d’apprendre plus tard qu’il en avait été l’élève à l’université de Stanford. M’étant intéressé à René Girard à la fin de mon adolescence avant de m’en éloigner, le rapport avec Peter Thiel et les réseaux (anti)sociaux ne m’apparaissait pas avec évidence. Qu’y a-t-il dans les théories de celui que Michel Serres qualifie de « Darwin des sciences sociales » (titre déjà accordé à Herbert Spencer, il fut un temps) qui puisse expliquer l’adhésion d’un personnage aussi sombre ? Peut-être me faisais-je des idées, c’est pourquoi je me replongeai dans les théories de…