Comme dans la célèbre nouvelle de Kafka, les Européens se sont levés un matin et se sont rendu compte que durant la nuit, l’Europe s’était métamorphosée en « monstrueux insecte ».
Le rêve de Victor Hugo
S’adressant à un auditoire de publicistes, de philosophes et de religieux, lors de son discours d’ouverture au Congrès de la Paix à Paris, en 1849, Victor Hugo estimait que « la paix universelle, toutes les nations liées entre elles d’un lien commun, » n’était pas une utopie, car « la loi de Dieu n’est pas la guerre, c’est la paix ».
« Un jour viendra où vous, France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne (...). Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. (...) Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d’Amérique, les Etats-Unis d’Europe [1], placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur, et combinant ensemble, pour en tirer le bien-être de tous, ces deux forces infinies, la fraternité des hommes et la puissance de Dieu ! (...) Car Dieu le veut, ce but sublime ! Et voyez, pour y atteindre, ce qu’il fait de toutes parts ! Voyez que de découvertes il fait sortir du génie humain, qui toutes vont à ce but, la paix ! (...)
« Grâce aux chemins de fer, l’Europe bientôt ne sera…