Quels sont les enjeux réels d’un débat politique sur le « droit de mourir dans la dignité » ? Sommes-nous tous égaux devant celui-ci ? Comment savoir si une demande d’euthanasie est réellement faite en toute liberté ou si elle n’est pas soumise à une contrainte sociale. Elle peut être une décision sous influence.
Selon la jurisprudence européenne,
le droit à la vie est d’abord de ne pas en être privé.
L’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme reprend la même disposition dans son alinéa premier :
La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d’une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi.
Contrairement à ce qui est martelé dans les médias et le monde politique, notre société ne dissimule pas la mort ; elle la magnifie dans une recherche exaltée pour lui donner un sens. Notre société baigne dans un environnement culturel incitant de plus en plus à la sollicitation personnelle d’une vie abrégée.
« Etalonner la valeur de l’existence, c’est admettre in fine que des raisonnements économiques, financiers, philosophiques ou théologiques puissent conduire à justifier d’y mettre fin prématurément », écrit Robert Holcman, inspecteur-auditeur à la direction de l’inspection et de l’audit de l’AP-HP.
Fait notable, l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a publié le livre Auto-délivrance en 1982, l’année même de la sortie de Suicide, mode d’emploi, de Claude Guillon et Yves Le Bonniec, qui relate l’histoire, les différentes techniques et l’actualité du suicide, ainsi que les « recettes médicamenteuses » et les noms de médicaments mortels.
Tombant sous le coup de la loi no 87-1133 du 31 décembre 1987 tendant à…