Riche, industrielle et stable il y a quarante ans, notre Europe offre aujourd’hui un visage de désolation économique, financière, politique et morale. Elle est au bord de l’abîme.
Entretemps, les cartels financiers anglo-américains et leurs alliés chez nous ont pris le contrôle de cette alliance des nations à laquelle Charles de Gaulle leur avait interdit l’accès – via son interdiction d’entrée à la Grande-Bretagne – et en ont pillé toute la substance.
En 1957, à la création de la CEE, ces cartels sont déjà en embuscade avec Robert Marjolin, un proche de Jean Monnet, représentant les intérêts de la Royal Dutch Shell et des Rockefeller, qui deviendra commissaire en charge de l’Economie et des Finances à la CEE entre 1958 et 1967 ; son ami le philosophe franco-russe Alexandre Kojève, qui milite pour la constitution d’empires régionaux appelés à former, à la fin des temps, cet « empire universel et homogène » cher à Hegel ; et l’économiste Robert Triffin, du Conseil des relations étrangères (CFR) de New York.
Leur combat ? Obtenir que les États membres de la CEE acceptent d’abandonner leur souveraineté financière à une instance supranationale, livrée à des intérêts privés. La création de la Banque centrale européenne (BCE), pièce maîtresse, avec l’euro, du Traité de l’Union européenne (TUE, dit traité de Maastricht), au sein d’un ensemble dominé par des politiques ultralibérales, est le couronnement de leur objectif. Un fil conducteur mène du « Programme d’action pour le deuxième étage de la CEE » de…