Pour beaucoup d’entre nous, l’école de la tendre enfance a été un temps heureux de jeu et de découverte. Avec le passage de la maternelle au primaire, puis au secondaire, les activités ludiques cèdent la place à un apprentissage plus structuré. Si cet apprentissage poursuit la découverte du monde, le pari est relevé.
Les enfants ont une curiosité illimitée et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde » nous dit Jean Jaurès [1]. « Il faut leur montrer la grandeur de la pensée (…) en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre force.
Cela n’est pas toujours le cas hélas, l’élève – même réputé « bon » – ne percevant pas toujours le fil directeur des enseignements, que souvent il subit. Les multiples expérimentations éducatives et les tentatives d’ajuster les programmes à la baisse relèvent de la quadrature du cercle. Qui plus est, garder l’attention d’un auditoire en permanence sollicité et distrait par les écrans est un combat permanent, souvent à contre-courant des modes pédagogiques.
Dans ce contexte difficile, Jean Jaurès nous invite, dans son fameux texte aux instituteurs, à réfléchir à ce que l’enseignant doit transmettre :
Il faut que le maître lui-même soit pénétré de tout ce qu’il enseigne. Il faut qu’il se soit émerveillé tout bas de l’esprit humain (…). Alors, et alors seulement, lorsque par la lecture solitaire et la méditation il sera tout plein d’une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants la lumière et l’émotion de son esprit. Ah, vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l’intelligence s’éveiller autour de vous [2].
Comment, en ce premier quart du XXIème siècle, chacun d’entre nous, et tout particulièrement les enseignants, pouvons-nous contribuer à répandre la…