Une page d’histoire
La plupart des citoyens français autant qu’américains ignorent très probablement le fait que lors de la Révolution française, la toute nouvelle Assemblée nationale adopta un décret attribuant le titre de « citoyen d’honneur » à plusieurs personnalités étrangères.
Parmi eux notamment le chimiste anglais Joseph Priestly, les poètes allemands Friedrich Schiller et Friedrich Klopstock, le pédagogue suisse Johann Pestalozzi, mais également les Américains Thomas Payne, George Washington et l’économiste Alexander Hamilton, grand défenseur de l’industrialisation, fondateur du Parti fédéraliste et un des fondateurs du « Système américain d’économie politique ».
Hamilton, inspiré par Jean-Baptiste Colbert et les disciples de Colbert en Espagne, venait de fonder, le 25 février 1791, la première Banque nationale des États-Unis afin d’alimenter en crédit productif l’économie physique et les grands travaux dont les États-Unis avaient urgemment besoin.
A Paris, c’est Elie Guadet, au nom de la commission extraordinaire des Douze et du Comité d’instruction publique réunis, qui présenta le 26 août 1792 un projet de décret relatif au titre de citoyen français à décerner à des citoyens étrangers :
L’Assemblée nationale, considérant que les hommes qui, par leurs écrits et par leur courage, ont servi la cause de la liberté et préparé l’affranchissement des peuples, ne peuvent être regardés comme étrangers par une nation que ses lumières et son courage ont rendue libre ;
Considérant que si cinq ans de domicile en France suffisent pour obtenir à un étranger le titre de citoyen français, ce titre est bien plus justement dû à ceux qui,…