En cette quinzaine d’août 1955, l’attention de la communauté scientifique et des nations était fixée sur Genève, devenue pour l’occasion la capitale mondiale de l’atome. C’est en effet là que se tenait, du 8 au 20 août, il y a cinquante ans, la première conférence internationale pour les usages pacifiques de l’énergie atomique. Une exposition sur les différentes utilisations de l’atome permettait aux visiteurs d’apprécier les promesses d’un dessalement de l’eau à grande échelle, d’une énergie condensée et abondante, de nouvelles techniques médicales, d’une meilleure conservation des aliments par l’irradiation, et bien d’autres choses encore.
Le président de la conférence, le célèbre physicien nucléaire indien Dr. Homi Bhabha, expliquait aux 1500 délégués, ainsi qu’aux 1350 observateurs et 900 journalistes provenant de 73 pays réunis pour l’occasion, que l’énergie nucléaire constituerait, pour les pays en voie de développement, un formidable raccourci vers une industrialisation généralisée.
Au-delà des problèmes habituels associés à la reconstruction d’aprèsguerre, cette nouvelle science de l’atome allait enfin permettre à l’humanité d’entrer dans une nouvelle ère où l’énergie serait inépuisable, et…