Les papes, c’est comme les présidents de la République : les très bons sont rares, mais lorsqu’ils se mettent au service de la paix, ils peuvent jouer un rôle décisif.
Maintenant que la Finlande et la Suisse ont rompu avec leur tradition de neutralité en s’alignant sur le bloc occidental, y a-t-il encore, en Europe, une voix crédible pour porter une solution diplomatique à la guerre en Ukraine ? Il ne reste que l’offre du pape François d’utiliser le Vatican comme lieu de pourparlers diplomatiques pour mettre fin à la guerre, sans conditions préalables, une offre réitérée le 12 décembre 2022 par le secrétaire d’Etat du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.
Alors que nos journalistes bénissent en chœur les soldats ukrainiens qu’on envoie au casse-pipe dans une guerre par procuration, en France, à part Le Monde diplomatique, silence radio sur l’offre vaticane et sur les centaines de personnalités de haut niveau ayant signé l’appel de l’Institut Schiller à soutenir cette initiative (merci de signer ici).
« Le pape, combien de divisions ? » demandait Staline par boutade, à propos du Vatican, ce micro-Etat de 44 hectares, encore plus petit que Monaco. Pas un seul blindé, sans doute, mais 1,2 milliard de baptisés à travers le monde, soit 17,5 % de la population du globe, en constante augmentation en Afrique, Amérique du Sud et Asie du Sud-est.
Au fil du temps
Au nom d’une religion se revendiquant unique et universelle, combien de « justes guerres » n’ont-elles pas conduit l’humanité à l’abîme ?
La première croisade lancée par Urbain II en 1095, la corruption d’Alexandre IV Borgia qui, avec le Traité de Tordesillas en 1494, impose le partage géopolitique du monde entre l’Espagne et le Portugal. La guerre de Trente Ans ?
Il faudra attendre la disparition de Richelieu pour qu’enfin…