Article paru dans la revue Espoir, N° 179, printemps 2015, dont nous reprenons ici le propos introductif :
Par Mary M. Burdman [1]
Cet article a été publié dans l’Executive Intelligence Review (EIR), hebdomadaire spécialisé dans la politique internationale, reflétant les analyses d’un think tank de Washington quelquefois enclin à la « théorie du complot ».
L’intérêt de cette contribution est essentiellement de donner une lecture américaine de la période.
Voici trente-cinq ans, le 27 janvier 1964, la France, dirigée par le président Charles de Gaulle, devint la première nation occidentale d’importance à établir des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs avec le gouvernement de la République populaire de Chine. [2]
De Gaulle avait envoyé Edgar Faure, qui avait été président du Conseil (chef du gouvernement sous la Quatrième République), en Chine à la fin du mois d’octobre 1963, pour évoquer avec le gouvernement chinois l’établissement de relations diplomatiques.
Le 2 novembre, Faure signa un projet d’accord sur la mise en place de tels liens, puis, sur le chemin de son retour de Chine, s’arrêta en Inde pour rencontrer le Premier ministre Jawaharlal Nehru, de la même façon qu’il avait rendu visite, au Cambodge, au Prince Sihanouk lors de son trajet vers la Chine. À son retour en France, Faure présenta au Président de Gaulle à l’Élysée, le 22 novembre 1963, le texte qu’il avait signé. Ce jour-là le Président des États-Unis, John F. Kennedy était assassiné à Dallas, au Texas.
Jean Lacouture, biographe de De Gaulle, écrit :
Le Général en avait pris connaissance [du projet d’accord] quand il reçut son envoyé, le 22 novembre 1963, le jour même de l’assassinat du Président Kennedy -…