La guerre des métaux rares
La face cachée de la transition énergétique et numérique
Revue de livre :
Guillaume Pitron
Editions Les Liens qui Libèrent
Janvier 2018.
Préface d’Hubert Védrine
Introduction
Dans son livre remarquable pour notre époque, Guillaume Pitron montre, brillamment mais quelque peu malgré lui, que la culture ambiante occidentale dans laquelle géopolitique et écologisme se conjuguent, conduit l’espèce humaine à la catastrophe. Cet ouvrage écrit manifestement par un écologiste convaincu, a le mérite de montrer que « l’économie verte » est un leurre pour la protection de l’environnement et pour la paix entre nations.
Cependant, pour éviter toute confusion, précisons tout de suite que lorsque nous parlons d’écologisme, nous ne parlons pas d’une science qui s’intéresse aux relations qui concernent la biosphère, mais d’une vision qui considère que l’action de l’homme sur la nature est intrinsèquement destructrice car déterminée par des intérêts égoïstes et prédateurs de ressources naturelles rares. Nous sommes ici à l’opposé d’une écologie humaine, et il conviendrait sans doute mieux de parler d’écologie malthusienne, tellement l’idéologie pollue aujourd’hui la science légitime.
De même, par « géopolitique » nous désignons une idéologie qui considère que les relations entre nations ou blocs de nations sont intrinsèquement conflictuelles car déterminées par des intérêts contradictoires pour le contrôle de territoires et de ressources rares.
Commençons donc par voir pourquoi Pitron a raison de mettre le fer là où ça fait mal.
Métaux rares
Le sujet de son livre concerne ce qu’on appelle les métaux rares et les terres rares. Ce sont des éléments chimiques de la table de Mendeleïev qui sont nommés « rares » pour la simple raison qu’ils sont moins…