Les économistes ultralibéraux, mus par la volonté de casser les salaires, soutiennent qu’il est impossible de réindustrialiser la France. Certains affirment même que l’évolution naturelle des pays développés serait la désindustrialisation. Les activités de manufacture seraient dorénavant assurées par des robots et il n’y aurait plus besoin de main d’œuvre dans nos usines. C’est méconnaître – de mauvaise foi – le véritable rôle du machinisme dans l’ère industrielle.
Ces mêmes économistes font miroiter une société de services idyllique, marquée par une offre de loisirs sans précédent, une société où il fera bon jouer (aux jeux vidéo ?) et voyager pendant que les machines produiront des objets adaptés à tous les budgets, et où les salariés, cosmopolites et bien informés, seront libérés de toute contrainte productiviste.
Ce miroir aux alouettes ne correspond évidemment en rien aux conditions cauchemardesques vécues par les populations occidentales, qui ont subi de plein fouet la désindustrialisation.
Pourtant, cette désindustrialisation n’était en rien due à la fatalité. Si, au contraire, une vision orientée vers le développement mutuel avait été adoptée, et non pas la mise en concurrence des populations pour accroître les profits d’une classe d’actionnaires privilégiés, une ambitieuse politique de crédit à l’exportation aurait été mise en place. Comme le montrent les récents accords entre la Chine et les pays d’Afrique orientale pour le développement des…