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- « Rendez-moi mon argent ! » Une foule empêchée par l’Armée de pénétrer dans la Banque de France (vers 1910).
- Historique sur la séparation des banques de la fin du XIXe siècle à 2017 ;
- Arguments de ceux qui s’y opposent, dont la Fédération bancaire française (FBF) ;
- Octobre 2017, où nous en sommes ?
Historique
1. La loi de séparation des banques : phénomène français ou loi américaine ?
Avant toute chose, il faut définir de quoi on parle. Du point de vue du client de la banque, il y a dès l’origine un conflit d’intérêt. S’adressant à une banque de dépôt et de crédit, le client cherche à protéger son argent et réclame cette protection à sa banque. Dans le cas de la banque d’affaires, au contraire, le client lui demande de prendre des risques afin de bonifier un capital de départ. On a donc deux logiques qui s’opposent radicalement.
En France, le débat de la séparation des banques se pose depuis plus d’un siècle sous la forme d’une « spécialisation » ou d’une « déspécialisation » de la banque. Faut-il spécialiser les banques dans tel ou tel secteur ou, au contraire, en diversifier les activités ?
La loi de séparation bancaire dite « Glass-Steagall » de Franklin Delano Roosevelt de 1933 est une meilleure application de ce qui avait été fait avant en France.
En 1852, Napoléon III, avec les frères Pereire, crée la banque Crédit mobilier. C’est une « banque à tout faire ». Sur ce modèle, d’autres banques sont créées : le Crédit lyonnais (1863), la Société générale (1864), l’Union générale (1878).