Ceci est la dernière partie du texte de Jacques Cheminade « Fachoda, quand les nuées portent l’orage », écrit en 1991.
Dans sa note publiée par la Revue d’Economie politique du 12 janvier 1898 - au moment du ministère Méline - Cauwès situe brillamment les idées de Friedrich List dans le contexte européen et français.
Il attaque d’emblée le « doctrinarisme » qui nous vient d’Angleterre pour qui « l’économie politique est une science des choses et non de l’homme ». Cette « école libérale », continue-t-il, a commis l’erreur « d’appliquer le raisonnement purement logique à la science de l’économie ». Il voit son origine dans les œuvres de Quesnay et d’Adam Smith, avec une tonalité optimiste au départ, lorsque la rente foncière ou financière est bonne. Puis, nécessairement, cette manière de penser devient « pessimiste » car elle ne prend pas en compte la création de biens, la vie, mais le revenu sur des choses déjà existantes, qui nécessairement diminue avec le temps. Cauwès, avec un sens très clair de l’histoire, voit deux écoles « pessimistes » naître de la matrice initiale. L’une plus proprement libérale et financière, celle de Ricardo et de Malthus, conduisant directement au « malthusianisme contemporain » (de la fin du XIXème siècle, Ndlr). L’autre part également de l’analyse de Ricardo et de Smith et aboutit à un combat pour la possession des choses, qui détruit la solidarité entre producteurs ; c’est « l’école de Proudhon, de Lassalle et de Marx ».
A ces deux écoles apparemment opposées, mais en fait rameaux d’une même branche, il oppose au…