Lors des grandes épidémies qui frappèrent l’Europe au Moyen Age, des croyants perturbés marchaient de ville en ville en priant et en se flagellant. Pour échapper à la peste, qu’on croyait envoyée par Dieu pour punir l’homme ayant vécu au-dessus de ses moyens, un seul remède : se punir soi même pour convaincre Dieu de suspendre son verdict.
Voilà l’image qui nous vient inévitablement à l’esprit quand on analyse la vision du monde qui anime les organisateurs de la Marche pour la décroissance.
Du 7 juin jusqu’au 3 juillet, José Bové, Albert Jacquard, Serge Latouche (professeur de sciences Economiques à Paris XI), Paul Ariès (sociologue à Lyon II), Majid Rahnema (écrivain, diplomate et ancien ministre iranien et ami d’Ivan Illich), Jacques Testard (biologiste, directeur de recherche à l’INSERM), ont soutenu ou ont accompagné symboliquement un groupe de manifestants, en marchant derrière l’ânesse Jujube de François Schneider (docteur en écologie), de Lyon à Magny-Cours, pour y réclamer la suppression du Grand Prix de F1, considéré comme « le paroxysme de la pollution et des ressources naturelles » et comme un « loisir anachronique réservée à une vingtaine de gosses de riches ».
Derrière cette contestation (à priori sympathique) d’un consumérisme dégradant et caricatural de la génération du baby-boom 1, se cache hélas et une idéologie bien moins appétissante développée en plein…