Ce discours d’Abraham Lincoln, son préféré lors de la campagne présidentielle de 1860, met en exergue les principes philosophiques de base du système d’économie politique américain. Ici, le futur président américain utilise la Bible pour démontrer que l’homme, en utilisant des découvertes et des inventions, a accompli des avancées considérables dans sa marche vers le progrès. Plus important encore, il identifie la distinction fondamentale entre l’homme et l’animal dans la capacité humaine de changer, de manière continue, son mode de travail, grâce à ces découvertes et inventions.
L’ensemble du monde créé est une mine, et l’homme un mineur. L’ensemble de la Terre, et tout ce qu’elle contient, tout ce qui la recouvre et l’entoure, y compris l’homme lui-même, dans sa nature physique, morale et intellectuelle, de même que ses susceptibilités, sont autant de chemins infinis par lesquels celui-ci, depuis le premier d’entre eux, allait tracer sa destinée.
Au commencement, la mine n’était point exploitée et le mineur se tenait au-dessus d’elle, debout, nu et sans aucun savoir.
Les poissons, les oiseaux, les créatures rampantes ne sont en rien des mineurs, elles ne font que se nourrir et se loger. Les castors construisent des maisons ; mais ils ne les construisent pas différemment aujourd’hui, ni mieux qu’ils ne le faisaient il y a cinq mille ans. Les fourmis et les abeilles font des réserves de nourriture pour l’hiver ; mais elles le font de la même manière que lorsque Salomon les donnait en exemple, pour leur grande prudence, au paresseux.