Les autres discours de la conférence :
- Beethoven, concrètement ! par Odile Mojon.
- Une vie et une œuvre révolutionnaire, par Bruno Abrial.
- La musique qui rend libre, par Odile Mojon.
Par Georges Bériachvili
L’art de Beethoven est souvent qualifié de « révolutionnaire ». Son œuvre a effectivement marqué un tournant dans l’histoire de la musique. Nombre de ses compositions – Egmont, Fantaisie chorale, 9e Symphonie, entre autres – sont des éloges explicites de la lutte pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Enfin, en tant que personnage, il était fier et indomptable, en plus d’avoir été un républicain convaincu.
Mais les traits que l’on peut désigner comme révolutionnaires chez Beethoven sont encore plus nombreux et profonds. C’est à travers un autre qualificatif, celui de « prométhéen », que j’essayerai d’en dévoiler le sens et l’ampleur.
Dans les écrits sur Beethoven, notamment ceux dédiés à son 250e anniversaire, on trouve souvent l’épithète « prométhéen », qui renvoie surtout à la puissance « titanesque » de sa musique et au caractère intrépide de sa personnalité. Or, en plus de ces traits, la musique de Beethoven porte un contenu « prométhéen » plus spécifique. Ce contenu remonte au Prométhée enchaîné d’Eschyle et sous-tend l’idée de libération et de développement des capacités créatives de l’homme. Il implique l’idéal de l’homme ascendant, accompli, héroïque et solidaire avec l’humanité entière.
Il est vrai que du XVIIe siècle à nos jours, des…