La réforme des collèges, mort annoncée des cerveaux
Par Yannick Caroff et Maëlle Mercier
Militants, S&P Paris
Dans un monde où la Troïka nous affirme « There is no alternative » et où « l’adaptation » à la mondialisation financière crée une horreur sociale, en Grèce comme chez nous, il vaut mieux y regarder à deux fois quand une réforme de l’école nous parle d’« adaptation » et de « modernisation ».
Certes, il y a urgence à « refonder l’École de la République » [1] et en premier lieu le collège, d’où « 15 % de nos élèves [sortent] en très grande difficulté », comme le constatait justement la seconde lettre de commande du ministre de l’Éducation nationale au Conseil supérieur des programmes en 2013.
Mais comme le rappelait Jacques Cheminade dans sa déclaration du 21 mai, « Pour être fidèles à Jean Zay », distribuée aux syndicats d’enseignants en grève, « l’école ne doit pas s’adapter à la société, mais inspirer ce qu’elle doit devenir »
Le projet de réforme Vallaud-Belkacem (hérité de celui plus global de Peillon) bouscule, il est vrai, les habitudes des collégiens : allègement de la semaine (6 à 9 heures de moins), suppression des options et introduction des EPI (Enseignements pratiques interdisciplinaires), nouveau système de cycles (cycle 3 : CM1, CM2, 6e ; Cycle 4 : 5e, 4e, 3e), autonomisation accrue des établissements. Il y a aussi le remplacement de l’éducation civique par la…