En septembre 1999, Karel Vereycken s’est entretenu avec Michael Gibson, un fin connaisseur du peintre flamand Bruegel l’ancien.
Critique d’art au International Herald Tribune, il est l’auteur de nombreuses monographies dont une de Pierre Bruegel (publié en français aux Nouvelles Editions Françaises, Paris 1980 et en anglais chez Tabard Press, New York, 1989).
Il est aussi l’auteur d’une histoire d’un tableau de Pierre Bruegel l’Aîné, le Portement de croix (Editions Noêsis, Paris 1996).
Pour Bruegel, le monde est vaste
Question : Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser au peintre flamand Bruegel ?
M. Gibson : La rencontre d’un peintre et de sa peinture implique forcément quelque chose d’anecdotique. En tant qu’enfant j’avais une reproduction des Chasseurs dans la neige dans ma chambre. J’ai été amené à visiter le musée de Vienne où se trouvent pas moins de quatorze tableaux de Bruegel.
Tout cela, a stimulé mes recherches pour en arriver à faire des conférences et écrire sur le sujet. Ce qui m’intriguait aussi, c’était la découverte d’un peintre qui avait la capacité de garder son propre accent flamand pour peindre, au lieu de suivre la mode italianisante de ses contemporains dans les pays du nord. Finalement un jour un éditeur m’a proposé d’écrire un livre sur un tableau particulier. Je crois me rappeler que j’avais le choix entre Bosch, Bruegel et Rothko. J’avoue que c’est plus facile, de le faire sur une oeuvre de Brueghel, bien qu’on puisse écrire sur l’œuvre de Rothko comme un tout.
Question : Selon vous Bruegel appartient-il à la période que l’historien néerlandais Huizinga appelle le…