Face aux ravages engendrés par le système de pillage et de prédation financière, à la façon intolérable dont l’être humain est traité dans le monde du travail, dans l’hôpital, dans la maison de retraite, etc., dégradé, humilié, utilisé jusqu’à la rupture puis jeté comme un vulgaire chiffon, … on peut se demander : pourquoi les gens ne se révoltent-ils pas ?
La réponse à cette question se trouve tout autour de nous ; elle est ancrée dans le quotidien, dans l’environnement immédiat visuel et auditif : une contre-culture réduisant l’homme à un animal prisonnier du présent, du zap, du flash et du clic, et dont la forme extrême – celle qui fait le plus gros chiffre d’affaires – est devenue de nos jours un véritable culte de la violence et de la mort. Comment se révolter contre un système lorsque les films, les séries et les publicités que vous regardez, les jeux vidéos auxquels vous jouez, la musique que vous écoutez, promeuvent l’association de l’homme à ce système en recourant à une fascination pour les images et les sons ?
La réalité est que sous l’effet de la loi de la jungle financière, qui s’est imposée progressivement au cours des 40 dernières années, la frontière entre la culture et le business a quasiment disparu. Les individus, au lieu de trouver dans la culture le moyen d’enrichir leur vie intérieure et de s’élever au rang de citoyens responsables engagés pour l’avenir de leur société, deviennent des proies faciles pour les prédateurs financiers et leurs serviteurs politiques. Il y a donc urgence à ouvrir un débat public sur la question.
Urgence sanitaire
Les tueries de masse qui ont eu lieu récemment aux États-Unis ont déclenché une vaste prise de conscience, qui dépasse largement la question très médiatisée de l’encadrement des armes à feu. De nombreux responsables publics, comme le gouverneur du Kentucky Matt…