Plutôt que de commémorer Jaurès, notre Mission Jaurès cherche à en ressusciter l’esprit révolutionnaire... et son souffle doit plus que jamais s’emparer de l’éducation.
L’enseignement n’est pas un enjeu scolaire appartenant aux spécialistes de la forme et de la réforme. Il engage toute la société, son histoire, son avenir ; car son objet est « la nature de l’âme et de l’esprit des enfants » . [1] Mais quel dirigeant est capable de porter le débat public sur cet enjeu fondamental ? Et surtout, de le faire avec une idée juste ? Jean Jaurès est l’un des rares et certainement celui qui aura poussé le plus avant ce qu’on peut appeler « la science de l’éducation républicaine ».
L’enjeu est de taille, c’est à long terme une question de vie ou de mort pour notre société. Comme nous allons le voir, il s’agit de savoir si la République, c’est la sélection du plus apte à gouverner – avec le nécessaire triage social que cela implique – ou s’il s’agit de développer sans distinction ni exclusion d’aucune forme chaque talent, chaque personnalité. Ceci afin qu’il puisse librement contribuer à son tour à bâtir cette république toujours un peu plus parfaite.
La morale nous fera répondre spontanément qu’il faut que chaque individu puisse se développer. Pourtant, l’on sait tous que dans les faits ce n’est pas le cas. Forts de ce constat implacable, nous en déduisons logiquement que c’est ce qu’il faudrait dans l’idéal, mais qu’en réalité ce n’est pas possible... Et vlan ! C’est là qu’une société perd son âme, quand elle décide ainsi de s’adapter aux circonstances objectives et vraisemblablement inébranlables. C’est ce mécanisme mental de la résignation-soumission qui a…