Ce texte, qui résume l’intervention de Karel Vereycken lors de l’assemblée générale de Solidarité & Progrès de 1996, a été initialement publié dans le journal Nouvelle Solidarité sous le titre Sur la peinture chinoise et son influence en Occident.
Un regard sur le développement de la peinture chinoise au cours du dernier millénaire nous montre que, durant cette période, en particulier pendant la renaissance chinoise sous la dynastie des Song (960-1279 après JC), la plus grande contribution de la Chine à la culture universelle dans le domaine de la peinture fut la conceptualisation, dès le VIIIe siècle, de différentes formes de perspective non linéaire. [1]
Xie He (500-535) élabora les six règles de base de l’école de la peinture chinoise :
- la résonance intérieure donne vie et mouvement ;
- méthode structurale dans l’utilisation du pinceau ;
- fidélité à l’objet en représentant les formes ;
- conformité au genre en appliquant les couleurs ;
- arrangement convenable dans la composition ;
- transmission par la copie.
Contrairement à l’interprétation nietzschéenne à laquelle se sont livrés des artistes « modernes » comme Wassily Kandinsky (dans son Du Spirituel dans l’Art et dans la peinture en particulier) ou André Breton avec l’automatisme, qui a isolé la première règle du reste pour en faire une plongée dans le chaos original, la notion de résonance intérieure doit être qualifié d’inspiration divine.
Le peintre des Song, Guo Ruoxo, écrit dans ses Notes sur ce que j’ai vu et entendu en peinture parues en l’an 1074, que « Si la valeur spirituelle (renpin) d’une personne est élevée, il s’ensuit que la résonance intérieure est nécessairement élevée, alors sa peinture est forcément pleine de vie et de mouvement (shendong). On peut dire que, dans les hauteurs les plus élevées du spirituel, il…