C’est à l’époque de la montée au pouvoir de Jacques 1er sur le trône d’Angleterre que William Shakespeare compose le Timon d’Athènes. Comme la plupart des œuvres shakespeariennes, cette pièce est écrite à des fins d’éducation politique pour les dirigeants comme pour le peuple. Les lignes qui suivent ne visent pas à décortiquer l’œuvre de Shakespeare dans le détail, mais son Timon nous donne un certain éclairage sur les puissances financières séculaires qui contrôlent les empires.
Bien que les Européens tendent à le nier, un certain « Esprit de cour » imprègne encore de nos jours non seulement les relations entre les dirigeants politiques, mais il s’immisce jusque dans les rapports quotidiens de la population avec ses représentants. Il s’impose ainsi dans les habitudes culturelles de tout un chacun : ce sont les us et coutumes auxquels nul ne peut déroger sans être empreint d’un vague sentiment de culpabilité. Il s’exprime dans toutes les formes de dérives politiques démagogiques qui étaient déjà présentent dans le monde grec du Timon originel jusqu’à nos jours. Comme tous les démagogues, Timon porte en lui les plaies pestilentielles qui détruiront l’Athènes de Solon et de Socrate en soumettant la population à une culture irrationnelle.
Pour mieux comprendre cette soumission et nous en délivrer, intéressons-nous à l’empire issu des Guerres du Péloponnèse qui constituent la toile de fond de la pièce de Shakespeare.
Le Timon de Shakespeare
Dans le Timon, comme dans toutes les pièces qu’il a écrites, Shakespeare fait voyager son public dans l’espace-temps physique. Ici, il met l’accent sur la chute d’Athènes lors des Guerres du Péloponnèse mais avec un regard implicite sur la situation politique de son époque. Cependant, bien que dans une pièce comme Macbeth, les références au…