- Introduction
- Qui était Brunelleschi ?
- Genèse du projet
- Cintrage, ou construire sans bois
- cintrage sans bois
- Arcs, voûtes et coupoles
- Les propriétés de la chaînette
- A. Octogonale à l’extérieur, sphérique à l’intérieur
- B. Des contreforts invisibles
- C. Maçonnerie : les spirales en Spina Pesce [arêtes de poisson]
- D. Le calibrage des briques
- E. La Corda da murare (cordeau du maçon)
- La découverte de l’Amérique
- Courbes et surfaces optimales
- Bibliographie
Après une longue enquête sur les techniques de construction des voûtes et des coupoles depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, Karel Vereycken explore et valide la place centrale de la courbe chaînette, une courbe physique, dans la conception du dôme de Florence par Brunelleschi. Cet article a été initialement publié dans le N°96 de la revue scientifique Fusion de juin 2003.
Pour le sage, au contraire, il n’est rien d’invisible, sinon ce qui n’est pas, sinon la pure absence.
Filippo Brunelleschi, (en réponse à un de ses détracteurs)
Introduction
Tout le monde pense connaître l’énorme dôme à pans coupés sur plan octogonal de l’église Santa Maria del Fiore dominant la belle ville de Florence de ses quelques cent douze mètres, car chacun l’a vu, au moins en photo. (Fig. 1)
Le 25 mars 1436, un motet en quatre voix, le Nuper Rosarum Flores composé pour sa consécration par le flamand Guillaume Dufay [1], annonça : « Naguère des guirlandes de roses, par la grâce pontificale et en dépit d’un hiver sauvage, te furent offertes, Vierge céleste, comme ornement perpétuel, avec un temple de grande ingénuité, à toi dédié avec pitié et…