La plupart des imprimeurs dédient leur travail soit à des gens haut placés, soit à leurs amis. Pour moi dont le plus grand souhait est d’encourager, autant qu’il m’est possible, les études à cette université florissante (de Louvain), il a été décidé que je dédie toutes mes publications à vous, la jeunesse qui m’est si chère.
(Préface de Ploutos, comédie d’Aristophane,
publié par Dirk Martens à Louvain en 1518).
Dirk Martens (1446-1534) est généralement considéré comme celui qui a importé l’art de l’imprimerie dans les Pays-Bas méridionaux.
Né à Alost (Belgique) vers 1446 dans une famille respectée et bien portante de citoyens (poorters), aussi bien son père que son grand-père, y vivent comme des notables. Marchand de profession, son grand-père réside sur la grande place. En 1394, il livre du bois au Conseil communal.
A Alost, le jeune Dirk profite d’une formation au Couvent des Guillelmites. Curieux de nature et avide d’études, Dirk prend rapidement le large.
A Venise, à l’époque un grand port et une cité cosmopolite où se réfugient les érudits grecs, il parfait sa formation auprès de Girardus de Lisa, un compatriote flamand originaire de Gent. De Lisa est conquis par l’esprit de la Renaissance. Musicien, il a monté une petite imprimerie à Trévise, près de Venise. C’est sans doute là que Dirk Martens fait ses premiers pas dans le métier d’imprimeur.
De retour à Alost, Martens et son partenaire Jean de Westphalie, impriment en 1473 le premier livre réalisé avec des lettres métalliques mobiles et donc réutilisables, une œuvre du théologien et ami de Nicolas de Cues, Denis le Chartreux (1401-1471). Théologien, ce dernier était le confesseur du Duc de Bourgogne Philippe Le Bon et…