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- Rembrandt : Philosophe en méditation (Louvre)
- Le défi pour les artistes d’aujourd’hui : une culture vraie, belle, qui fasse penser et sortir de la prison des sens et de l’éternel présent. (Crédit photo : RMN)
Ce qui convient à l’enfant, ce n’est pas lui [l’éducateur], mais bien la puissance accumulée de tout ce que les hommes ont jamais senti, éprouvé et pensé.
Du type d’économie que se donne une société humaine dépend l’asservissement physique ou non de ses membres.
De même, du type de culture dont elle se dote dépend l’asservissement moral ou non des personnes qui la constituent. L’histoire regorge ainsi d’exemples où des individus physiquement asservis mais possédant une haute culture ont conservé leur liberté morale, alors que d’autres formellement libres étaient moralement asservis.
Quand la culture apporte une identité morale et intellectuelle forte, on peut parier sur la capacité de cette société à vaincre toutes les formes d’oppression.
A l’inverse, la société formellement libre mais moralement asservie se condamne à l’autodestruction. Notre monde s’inscrit clairement dans la seconde hypothèse.
Dès lors, quel est le remède alors que la culture a été, pour l’essentiel, vampirisée par le système ultralibéral qui la régurgite sous forme de produits de consommation ? D’ailleurs, qui serait prêt à admettre, en écoutant son groupe favori, qu’il autorise son identité intime à être sous occupation et à être façonnée par un vulgaire produit de marketing ? Un tel produit peut se hisser au niveau de l’art, dira-t-on, mais tout être humain sait, au moins intuitivement, qu’une des caractéristiques de l’art est d’être l’expression par excellence d’une forme unique, légitime, de liberté et de gratuité.…