2-3 juillet 2011, conférence de l’Institut Schiller à Rüsselsheim, Allemagne
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Présentation d’Antonella Banaudi, cantatrice italienne de grande renommée et professeur de chant.
L’âme musicale
Je voudrais commencer en rappelant le concept de Percy Bysshe Shelley, tel qu’il l’exprimait dans sa Défense de la poésie :
Les poètes… accompagnent vers le beau et le vrai cette appréhension partielle des agences du monde invisible… Le poète participe de l’éternel, de l’infini, de l’Un : par rapport à ses conceptions, il n’y a ni temps, ni espace, ni nombre.
Quand, en 1274, Dante vit Béatrice pour la première fois, son âme fut éveillée par l’esprit de la vie à travers la beauté esthétique, la forme humaine de l’âme du monde, tel que l’appelait le poète Guinizelli. Pour moi, en tant que chanteuse, et donc en tant qu’instrument physique, cela signifie la perception de l’énergie de l’univers à travers le son. A partir de ce moment, Dante s’est mis au service de l’expression de l’âme, consacrant sa vie à trois choses qui sont inséparables : l’amour, l’imagination et la beauté.
Il écrivit la Divine Comédie afin d’éduquer les vivants, les libérer du malheur qu’ils s’infligent à eux-mêmes, leur enseigner quelle voie mène de la souffrance vers l’espoir, s’élevant pas à pas vers les cieux de lumière et de musique, jusqu’au point de devenir une flûte dans laquelle l’amour universel insuffle son neume ; c’est la même énergie qui passe à travers la Création et qui permet tout, c’est l’âme du monde nourrissant l’âme humaine.
Notre vie elle-même ne se déroule pas comme une fonction de notre « moi ». C’est notre « moi » qui a été créé comme une fonction de la vie du Tout… ou du Un.
Enseigner et étudier la beauté et la vérité est une véritable quête pour…