Un chef d’Etat consacre normalement la plus grande part de son temps à la politique étrangère car celle-ci détermine, plus fondamentalement que le reste, les conditions de vie de la population. Personne ne contesterait vraiment cette évidence en théorie, mais il faut constater que, dans la pratique, les discours des politiciens français ne semblent pas en tenir compte, comme on a pu le constater une fois de plus dans la dernière élection présidentielle. La
« question du terrorisme », par exemple, est traitée comme une chose qui se déroule sur le territoire français, à laquelle on répond par des mesures de sécurité intérieure, souvent utiles par ailleurs, mais sans vraiment remettre en question la manière dont la politique étrangère de la France contribue au développement du terrorisme qui frappe la France.
On « oublie » que les tentatives françaises de changer les gouvernements libyens ou syriens ont grandement aidé Daech ; on préfère se focaliser sur le débat infantile de la « déchéance de la nationalité française » alors que personne n’a montré en quoi cela limiterait les attentats...
Si les Français s’intéressent peu à la politique étrangère, c’est d’abord parce que les politiciens ne leur en parlent pas ; et si ces derniers ne leur en parlent pas, c’est parce qu’ils préfèrent avoir des voix en servant à leur clientèle ce qu’elle attend, plutôt que de remplir leur mission d’éducateurs de la nation. Pour sortir de cette impasse politique, l’exemple de…