Le 7 mai 1824, il y a exactement 195 ans, Beethoven dirige en personne la première exécution de sa 9ème symphonie devant la salle comble du théâtre Kärtnetor de Vienne.
C’est le fameux épisode où le compositeur, tournant le dos au public, totalement sourd, les yeux fermés tout en suivant intérieurement son œuvre, continue de battre la mesure alors que l’orchestre s’est arrêtée depuis quelques secondes. Il n’entend rien de l’enthousiasme délirant qui s’est emparé du public avant que la soprano soliste ne le fasse se retourner …
Cet article se base sur une présentation faite en 2014, dans le cadre de journées de formation de Solidarité et Progrès. Elle se proposait de dresser un parallèle entre créativité scientifique et artistique, en montrant que toutes deux puisent à la même source.
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I. Ouverture
Jouer du violon, laisser courir son imagination et ... découvrir la théorie de la relativité, est-ce bien sérieux ? Pour Albert Einstein, grand admirateur de Mozart et de Bach, violoniste amateur adorant improviser sur son instrument ou au piano, la réponse est oui ! Il chérissait particulièrement Mozart et Bach dont les œuvres ont profondément imprégné, nourri son imagination ; question d’affinité entre cette musique et son propre processus de pensée.
Walter Isaacson, l’un de ses biographes, présente ainsi son rapport à la musique :
La musique ne se réduisait pas à un simple divertissement. Au contraire, elle l’aidait à penser. ’’Lorsqu’il se sentait dans une impasse ou confronté à une difficulté dans son travail, il se réfugiait dans la musique ce qui résolvait habituellement toutes ses difficultés’ disait son fils Hans…