Commentaire sur le livre « Homère et Shakespeare en banlieue » d’Augustin d’Humières (Grasset, août 2009 – 18 euros).
Dans ce livre, Augustin d’Humières, professeur de grec au lycée Jean Vilar de Meaux, raconte l’incroyable épopée qu’il a vécue afin de pouvoir, tel un Prométhée moderne, apporter la lumière de la connaissance aux élèves de cet établissement d’une banlieue difficile. Ayant nous-mêmes bâti un mouvement politique de jeunes avec cette ambition, nous avons été particulièrement émus par cet ouvrage.
C’est véritablement révolté que d’Humières décrit comment, malgré les défis de taille à relever face à des élèves d’une très grande diversité culturelle et sociale, ce n’est pas auprès d’eux qu’il fallut entreprendre une tâche herculéenne pour qu’ils apprennent, mais auprès de la hiérarchie scolaire, plus soucieuse de maintenir ses privilèges sur l’établissement que de faire progresser ses élèves.
Claude Allègre n’est pas notre tasse de thé, mais hélas, force est de constater que le Mammouth, ça existe !
Mais suivons le parcours du combattant de ce professeur hors pair. Passionné par son métier et au risque de sa propre carrière, Augustin d’Humières démontre qu’on peut, grâce à Homère et à Shakespeare, libérer l’énorme potentiel de cette France d’en bas, toutes origines confondues, opprimée par une oligarchie nationale et ces réseaux de droite comme de gauche qui la servent depuis si longtemps.
Armé des diplômes de l’Institut d’études politiques, de l’Ecole d’Art dramatique ainsi que d’une agrégation de lettres, ce jeune « prof » découvre avec inquiétude…