Les autres discours de la conférence :
- Une vie et une œuvre révolutionnaire, par Bruno Abrial.
- La musique qui rend libre, par Odile Mojon.
- La dimension prométhéenne de l’art de Beethoven, par Georges Bériachvili, pianiste et musicologue.
Nous voici donc réunis en l’honneur de Ludwig van Beethoven. Il aurait eu 250 ans aujourd’hui jour pour jour, puisqu’il est né un 16 décembre (ou le 15, on ne sait pas précisément). Mais ici, parlons au présent : Beethoven a 250 ans, car il est bien vivant et nous pensons que si son œuvre a déjà été amplement célébrée, commentée, étudiée dans ses moindres détails, elle reste un monde lointain et inabordable pour ceux à qui elle serait le plus nécessaire et précieuse.
Nous vivons aujourd’hui dans une époque tout aussi tourmentée que l’était celle de Beethoven, comme ce sera évoqué plus tard. A son époque, la grande culture était le fait d’élites cultivées, de la haute bourgeoisie, de l’aristocratie et de l’église, mais il y avait par ailleurs une culture et une pratique populaire très vivace. C’est l’une des grandes différences avec notre époque, où une culture de masse s’est imposée à toutes les composantes de la société au travers de l’industrie du divertissement, avec certes des variantes selon les publics, mais, d’une manière générale, nous assistons à une homogénéisation et un nivellement par le bas, absolument inévitable puisque cette industrie est régie par la loi du profit financier.
Concrètement, cela signifie que des millions de personnes n’ont jamais entendu une note de musique classique, sans même parler de Beethoven. Ce sont des…