Les autres discours de la conférence :
- Beethoven, concrètement ! par Odile Mojon.
- La musique qui rend libre, par Odile Mojon.
- La dimension prométhéenne de l’art de Beethoven, par Georges Bériachvili, pianiste et musicologue.
Ce qui est frappant avec Beethoven, c’est l’unité que forment sa vie, son œuvre et son temps. Ce doit être une source d’inspiration aujourd’hui, pour nous qui vivons dans une société où les individus sont dans la contradiction permanente entre ce qu’ils pensent, ce qu’ils disent et ce qu’ils font – comme si les jambes se mettaient à courir, tandis que le cœur battait comme ça lui chante et que le cerveau n’en faisait qu’à sa tête…
Notre civilisation est devenue moribonde à force de ruser avec ses principes, pour reprendre les mots du poète Aimé Césaire. Et le poisson pourrissant toujours par la tête, ce sont avant tout les classes supérieures qui trichent avec les valeurs de « liberté », de « démocratie » et de « droits de l’homme », afin de protéger leurs privilèges au sein d’un ordre de pillage financier en faillite.
De même, en son temps, Beethoven fut confronté à une génération qui, après s’être enflammée pour les idéaux républicains de la Révolution, s’est laissée entraîner dans une dérive destructrice, dans laquelle on a déployé à l’intérieur la guillotine, puis à l’extérieur les armées révolutionnaires devenues impériales – toujours au nom de « la liberté, l’égalité et la fraternité ».
Dans un environnement de plus en…