-
- Le récital improvisé par le violoncelliste Mstislav Rostropovitch, jouant une sarabande de Bach au pied du Mur de Berlin, à la mémoire de ceux qui avaient tenté de fuir au péril de leur vie.
Les autres discours de la conférence :
- Beethoven, concrètement ! par Odile Mojon.
- Une vie et une œuvre révolutionnaire, par Bruno Abrial.
- La dimension prométhéenne de l’art de Beethoven, par Georges Bériachvili, pianiste et musicologue.
Le creuset révolutionnaire
Né en 1770, Beethoven parvient à l’âge adulte au moment où débute la Révolution française. L’onde de choc qu’elle provoque est ressentie de manière particulièrement sensible à Bonn, sa ville natale, où les idéaux de 1789 trouve un terreau fertile. Le jeune Ludwig se trouve plongé dans une atmosphère favorable aux idées de Liberté et de Fraternité, ce qui jouera un rôle décisif pour faire de lui le fervent républicain et opposant à l’oligarchie qu’il a toujours été et influencera profondément son œuvre.
Or, Beethoven n’est pas le type de personne à professer des idéaux in abstracto ; il lui faut leur donner corps, une forme concrète et tangible, donc musicale.
Que l’on écoute son unique opéra Fidelio (première version en 1804, version définitive en 1814) et l’on aura une démonstration de cette recherche. Le livret, les circonstances dans lesquelles il a été écrit, le choix des personnages et la trame du sujet ne laissent aucun doute sur ce que visait Beethoven, et il aurait pu en rester là. Après tout, le chœur des prisonniers, le grand air de Leonore, entre autres, ne sont-ils pas par excellence aspiration à la liberté et expression de la…