Le quotidien allemand Neues Deutschland, proche du parti Die Linke (équivalent allemand du Parti de gauche de Mélenchon en France), vient de publier un article proposant, comme alternative aux recettes mortifères de la Troïka en Grèce, une approche « rooseveltienne » à la crise européenne.
Il est entendu, affirme Neues Deutschland, le New Deal de Franklin Delano Roosevelt n’était qu’une réforme interne du capitalisme et non pas une révolution socialiste. Et à ce titre, des grandes entreprises capitalistiques ont fini par se rallier à cette solution comme un moyen pour tirer les États-Unis de la grande dépression des années 1930. Ainsi, une partie de l’industrie américaine s’engagea fermement du coté de FDR, « ce qui n’était pas le cas des grandes banques », précise le journal.
Le discours de Roosevelt au Madison Square Garden du 31 octobre 1936 était un appel musclé à mâter le capitalisme financier et les spéculateurs que Roosevelt qualifiait de système mafieux et criminel. Et le fait que Roosevelt, avec la loi Glass-Steagall de 1933, leur a brisé les reins en coupant les banques en deux, ne lui fut jamais pardonné.
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- "Roosevelt-de Gaulle-Monnet, reprendre leur combat". Livre écrit par Jacques Cheminade, publié par S&P en décembre 2000.
- Crédit : S&P
Le New Deal, et en particulier le rôle de la Reconstruction Finance Corporation (RFC) qui a permis à FDR de créer les emplois permettant de nourrir 30 millions d’anciens chômeurs américains dans cette période, devrait servir de modèle pour résoudre la crise grecque, affirme l’auteur de l’article Dieter Klein, de la Fondation Rosa Luxemburg.
Initialement instaurée à la fin du mandat de Hoover, la RFC sera l’agence gouvernementale clé du New Deal. En avançant deux milliards de dollars américains (de l’époque) aux États ainsi qu’aux gouvernements locaux, tout en octroyant des prêts aux banques, aux compagnies de chemin de fer, aux corporations immobilières fermières, ainsi qu’à diverses entreprises, la RFC a permis de mettre fin à la grande dépression qui touchait les États-Unis depuis le krach de 1929.
C’est effectivement en accord avec ce que réclame Alexis Tsipras, lui aussi partisan d’un New Deal à la Franklin Roosevelt pour l’Europe. Il oublie seulement que tous les traités européens interdisent explicitement tout recours au « crédit productif public ».
Il n’empêche que la même approche ferait des merveilles ailleurs, notamment au Portugal et en Espagne, souligne le journal. Ainsi, la petite Grèce, pourrait devenir le catalyseur d’une grande transformation, conclut l’auteur.
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